[Éléments oratoires et provocatoires1)]
Bonjour,
C’est à la note 20 du chapitre 57 (dans mon édition, p.357), on y lit : « Ce passage pourrait être développé dans une version longue de l’ouvrage. »
Une version plus longue de l’ouvrage n’existe pas, mais une série de variations, en revanche oui.
Le texte est un organisme dont la chair, les arrêtes de chitine, les plumes, les poils, les bourrelets de gras nu ou friable débordent de son carcan, la boîte de bois frigide appelée livre.
Cette incapacité à se tenir, à se retenir, pousse l’exégète à considérer deux impasses, qu’il va falloir pourtant parcourir, pour ne pas dire promener.
L’Arabe, simplement nommé Abdelghani2, croit nous la faire à l’envers lorsqu’il déclare au lecteur que celui-ci est passé à côté du livre qu’il vient d’achever. Mais si je vous disais que je connais cet Arabe ? Et si je vous disais que j’ai connaissance de ce Livre ?
Les rôle se brouillent, l’encre sympathise. Où est la limite entre les instances de la narrations et les visages de la réalité ? Nul ne le sait.
Je voudrais ici proposer une lecture attentive et objective du roman, de sorte que celui-ci s’en sorte moins éprouvé que l’horizon d’attente qu’il n’a cessé de provoquer.
De sorte que malgré son entièreté et son épuisement désiré, il ne puisse se passer de mon appui indispensable. De sorte que je parvienne à créer, ce faisant, les conditions de son indispensable apostille.
- Entre crochet et en gras, je (l’A) me permets d’ajouter des titres qui peuvent aider le lecteur à retrouver son chemin dans cet ensemble de courriels dont je crois avoir perçu un ordre différent de l’ordre dans lequel je les ai reçus. Une inquiétante chronologie qui m’a été suggérée par un paragraphe successif ou j’ai cru reconnaître une trace qui m’était familière, en particulier ce membre de phrase : « autour par exemple de la pratique de la citation, du rapport entre commentaire et interprétation, de l’identification et de la délimitation d’un corpus ou d’une œuvre, du respect dû à la singularité ou à l’événement d’une œuvre dans son idiome, sa signature, sa date et son contexte — toutes ces questions (sans parler de la question elle-même) » (§81) ; ce sont les mots de « respect » et de « la question elle-meme » qui m’ont titillé, et j’ai passé de nombreuses heures de lecture à retrouver ce texte qu’il me semblait avoir déjà lu. NdA ↩
- Mais tout porte à croire qu’il s’agit d’Abdelghanni Noui, le poète réfugié dans le midi de la France après 1962, j’y reviendrai au moment voulu. ↩