1.
Levé tôt, avant l’aube, épuisé le sommeil, un peu de vin séché collé aux rêves et aux yeux que toujours les rêves prennent en défaut.
Malgré le café, balader ce grands corps rendu plus long par la nuit, et la dérive des lumières, ce grand corps nu, dans l’espace absurde d’avant l’aube.
L’aube monte péniblement, révélant à la ville l’éloquence de son affalement.
2.
Un si petit corps comblé hier, aujourd’hui en travers du lit, dort, cherche à dormir, lutte à dormir. (Quand le sommeil est cette espèce de lutte contre soi afin d’abandon).
Dans la pénombre on ne devine que la blancheur immaculée du lourd drap blanc de coton empesé.
Cela fait une nappe de nuit main aveugle.
Elle se retourne un peu, amorce l’un de ces mouvements nocturnes qui sont imperceptibles et sont la seule expression seule du corps.
Même là j’écris à tâtons.
Et laisse apparaître un sein, qui sera blessure du grabat galbe qui pousse à pleurer.
3.
Vivacité du poète, s’il n’est pas là pour veiner trancher de situations subversives, elles-mêmes poétiques, alors il ne sert à rien.
Mais il ne sert à rien qu’à cracher des blessures sur les murs ou éclairer des anfractuosités. Ces espaces qui en manquent, et dont tout le trivial – le réel, manque encore plus.