On croise n’importe qui dans les trains. De la jeunes étudiante à l’homme à la face ravagée, qui n’a pas pris de billet, et on sait pertinemment que ça va faire des histoires, mais on n’attend que ça, nous, des histoires, quelques choses pour Ambo(i)lati ou même pour un récit quelconque, un jour, qui sait, peut-être ?
Etonnant comment chacun porte avec lui toute sa vie dans le train, et d’autant plus si le train est très tôt, à l’heure où l’on n’a pas lâché ses rêves, où l’on est sensible à toute eau qui est amère, à toute tentative de sommeil, innocente, bandant.
Et sur les quais des gares, ceux qui patientent, apprêtés de près, habillés et coiffés, les travailleurs, et les autres, égarés, hagards, qui attendent… quoi ? Un genre d’absolution ; un genre de pardon.
Et lorsque j’allume le mac, toutes les têtes tournent vers moi, oui, j’ai un mac, je vais pouvoir m’amuser le temps du trajet – trajet long compte-tenu de l’absence de cigarettes.
Car après tout, elles sont là pour ça les cigarettes : à tuer le temps.
FUMER TUE…
…le temps