Echo, voix scintillante, mais fissurée, changeante et désormais par retour transformée. Echo, de ce qui est devenu moins qu’un nom, moins q’un logotype ou une marque déposée, justement parfois les noms (prénom + nom) accolés et en minuscules, à la manière des adresses électroniques, pour réduire encore de l’individu la part. Car l’individu à sa…
Étiquette : mort
Orpins
1. Tout pour aujourd’hui Tous les murs s’éboulaient ; après la ligne jaune, noire, du soutènement, derrière laquelle se découpait la montagne, soudain elle s’affaissait et l’étroite courbure resserrée devenait un tas informe de cailloux déjà habité de petites plantes aussi rêches que discrètes, orpins, mousses, petites fougères des murailles. Cétérach. * Voilà c’est tout….
Juste mort
L’écriture n’abolit rien et tout au plus n’ai-je écrit que pour perdre du temps. La réalité ne me sert à rien qu’à être transformée dans le texte ; le peu qu’elle tient – le peu qu’elle est – est une brute matière pour du texte. Qui jamais nous avouera que nous existons ? Personne….
Marge sur marge
Piste pour un travail d’avenir Intervalle. Je n’ai jamais rien écrit que dans l’intervalle ; j’ai conscience de cela depuis la nuit des temps. J’ai commencé à écrire sur des cahiers Clairefontaine en 1994. Depuis, je n’ai jamais arrêté. J’ai fêté (seul, mais quand même satisfait) le deux mille cinq-centième texte il y a peu….
Nager
nager, sur le sel, seul, au-dessus de milliers de litres d’eau, porté par le sel, seul, éloigné de tous, vers des îlots suspendus. nager vers les pierres, qui sont tombées une fois pour toutes, arrachées aux montagnes, et qui vous arrachent lorsque vous les croisez. ces pierres qui luttent contre l’eau, comme tu luttes dans…
Les douleurs
Avec ses mains de gazole et ses lunes froissées La femme aux cent douleurs tranquille Visite les jalons qui ont défait sa vie « Je suis lasse » Mosaïque d’argent aux couteaux acérés Les vagues de la mer s’exilent Elle chante encore les corps de l’été « Je suis lasse » Visiteuse impromptue la mort nous regarde Apporte ses…
Fait divers
Une rue qui est vide. Là-dessus, un banc, qui est vide aussi. A côté du banc, une porte fenêtre, ancienne, bois décati, verre poli ondulant la lumière ; guise de napperon à la fenêtre, mauvaise broderie. Noire, cause mouches. Dedans : une radio, ténue, fil grésillant, égrène des résultats de courses, lévriers, cheval, coureur cycliste,…
Réminiscences
On prend un livre, c’est l’été. C’est en été que les livres (se) prennent. On a l’espace étendu devant. Le temps compte peu. Et tout dehors nous aspire. On marche sur des cailloux, même pieds nus, on croise les fleurs immenses de l’été : mélilots, cardères, vergerettes, fenouils. Ce sont les derniers soubresauts, mais brillants,…