Où l’on apprend que…
§ Mon cœur est moins âgé que cette paire de ciseaux Fiskars qui me suit depuis mon adolescence. Elle me sert à couper tout ce qui fait défaut, dans ma vie, et tout ce qui gêne aussi. Elle est indestructible. J’ai voulu en changer souvent, mais je ne parviens pas à m’en séparer, elle est inusable. Le génie humain est capable de ces inventions. Elle est plus solide que notre amour.
§ J’ai parfois la tentation de couper un doigt, mais elle aussi tout à fait apte à se ficher dans une artère. Ou un œil. La plupart du temps, elle me permet de tailler le sureau, de gratter le sol, de gratter les impuretés sur une faïence, une tomette ou une table. Ce que tu m’as fait n’a pas de solution dans le catalogue de mes tâches, ou dans les fonctionnalités de cet outil. Je devrais simplement te couper en morceaux. Sans détourner l’usage premier d’une paire de ciseaux, qui n’est pas un chenet, un pic à glace, ou une arme à feu. C’est à peine une arme blanche. C’est un outil commode.
§ Leur site est bien foutu chez Fiskars. Aurinko pilkistää jo, tu sais. Viens, reviens. Du passé nous ferons table rase.