Où l’on apprend que…
§ Ce que j’aime particulièrement c’est de savoir que je peux lui écraser les couilles comme deux raisins deux pruneaux fripés et, quand je le caresse, cette éventualité m’excite. Les hommes sont fragiles, on le sait, ils sont aussi très cons.
§ Dire que j’en serais capable, ne serait-ce que pour me venger de ce que m’ont fait subir ses prédécesseurs, et même les autres, ceux que la décence et la règle empêchent de vous prendre. J’en serais capable aussi, pour lui faire comprendre que ce n’est pourtant pas difficile de rendre une femme heureuse. Que le secret n’en est pas un. Qu’il n’a qu’à assumer d’être qui il est, et ne pas me laisser seule, et ne pas me laisser seule.
§ Mais on dirait qu’ils ont abandonné, comme la plupart des connasses qui ont des bigoudis, des caniches ou restent seules à la maison à briquer, nettoyer, astiquer les ors feints de leur palais minuscule, comme elles pompent peut-être leur époux, rendent grâce à l’oiseau de vie, annexe de la plomberie domestique, tandis que celui-ci passe de secrétaire en secrétaire et de chaude-pisse en morpion. Je n’aime ni la mégère de cinquante balais, ni la petite pute qui grimpe, dans tous les sens du terme. Je suis vulgairement commune, comme la presque totalité de mes consœurs, obligée de pleurer pour donner sens à la vie, avec des hommes qui n’en sont plus, qui ont été bouffés, qui ne veulent pas prendre de risques, qui ne veulent pas aimer, qui se refusent à vivre, qui sont des sous-hommes, et j’aimerais bien qu’on m’explique, une bonne fois, ce qui m’empêche de leur écraser les couilles, et à quoi ça peut bien leur servir exactement ?