Où l’on apprend que…
§ On a essayé de s’isoler toute la soirée Anna et moi, pas moyen. Brice était toujours dans nos pattes. Un peu comme son chien avec Tof. Heureusement celui-là n’était pas venu avec nous. La villa que Brice avait dégottée, du côté de la pinède et à deux pas de la mer, était spacieuse ; peu meublée, elle donnait une impression étrange ; et puis ancienne, elle était pleine de petits défauts, des cicatrices dans la cuirasse. Finalement, en plein jour, elle devait être moins classe. On l’a vue que de nuit. La nuit ça cache la vérité. Ou non plutôt, ça la transforme. Ouaich.
§ Pas moyen de lâcher de con de Brice et Anna était pas claire non plus. Paraît qu’elle en pince pour Tof, mais lui il est trop con, il bouge rien. Moi je me la ferais bien, mais Brice est plus grand, il parle mieux, il est mieux gaulé, l’enculé. On avait bien picolé déjà chez lui, des Picon-bière. On s’est finalement calés dans le salon, et on a trouvé le bar. On s’est terminé au sky, au rhum, à la vodka, tout ce qui traînait dans le bar. On a bu cercueil sur cercueil, tequilas frappées, et même des bières esseulées qui faisaient pas le poids. Puis ça s’est échauffé. Brice a proposé qu’on matte un film de cul sur Canal, et c’est ce qu’on a fait. On a bédave aussi. Je ne sais pas trop comment ça a tourné après. Avachis sur le canapé, on était là, Anna entre nous, et je crois qu’on la pelotait en même temps. Elle était plus ou moins partie. Moi aussi, je me suis endormi. Au matin, j’étais tout seul sur le canap’. Tout seul dans la villa. J’ouvrais à peine les yeux quand les flics m’ont cueilli.
§ Putain, la latche, j’étais encore à poil.