Où l’on apprend que…
§ Je vais lui faire savoir à mon éditeur, à mon vieux grigou d’éditeur à l’imperméable miteux, je vais lui faire savoir. Comme il ne veut pas des textes que je lui offre, je ne vais plus écrire. Voilà.
§ Et qu’il ne se risque pas à me demander d’aller faire le pitre au Salon du Livre, ce cirque inutile. Si j’avais su, je n’aurais jamais signé ce contrat, n’aurais pas lié ma vie (car c’est moi qui coule de mon stylo ou de mes doigts) à ce merdier. J’étais si heureux d’être édité. N’avais pas pu prévoir, n’aurais pas pu prévoir, que cela m’éloignerait tout autant de la vie que de l’écriture.
§ J’ai besoin d’écrire, comme de respirer. Ecrire ce n’est pas publier des livres. J’aurais dû le savoir, l’anticiper, le comprendre. Vivre ce n’est pas publier des livres. Les livres me font aujourd’hui horreur. Les librairies sont déjà des boucheries. Et le Salon du Livre, c’est le Salon de la Viande.