Où l’on apprend que…
§ Les aspérités de la vie, et ses pattes d’oie, ne suffisent plus à me divertir. J’ai appris à me méfier du jour comme on se retire du con des femmes. Satisfait et triste, tristement satisfait, bêtement et béatement vidé, incapable du moindre mouvement, et c’en est finit du grill.
§ Mon corps dégoutte, et je me sens tout à la fois éparpillé et dévalisé. Ha ! Epars, pillé. La belle affaire. Pourquoi mange-t-on autant de mots ? Pourquoi ce foutu langage nous séduit-il autant ? Des mondes existent, sans nous dedans, et on en rêve la nuit. Qui me prouve que l’incendie ? Qui me démontre que la rivière ? Qui me fait sentir… la catastrophe ?
§ Je remonte la couverture sur la main qui me branle. A moi-même cela fait horreur. A moi-même cela fait défaut. Cette main, cette mienne main qui depuis trente-et-un ans m’a branlé et fait jouir tous les foutus jours que dieu ou diable fait, sans jamais une exception, et parfois plusieurs fois par jour ? Quel est ce mystère renouvelé ? Et pourquoi se satisfaire de soi ? Pourquoi la fleur apogame ? Pourquoi ce grain insécable dans l’huile du rouage ?