Où l’on apprend que…
§ A quelques centaines de mètre du PMU où les impasses dialoguent avec les puits, il y a une route qui devient chemin et gravit la colline. A quelques mètres, on arrive dans d’anciennes cultures en terrasse, puis la chênaie qu’obstruent de large dalles de calcaire. Et autour de ces îlots, un monde minuscule de céraistes, de forêts de mousses brunies par le simple froid de la nuit, le vent et même le soleil, de falaises millimétriques des cailloux déposés sur des sables bruns.
§ Putain que le monde est beau, à quelques mètres de chez soi. Venir ici et y poser une mélodie, rythmée par la voix et l’entrechoc des petits cailloux sur les plages dures.
§ Vous ne me comprenez pas, ne me comprendrez jamais. Je donnerai ma vie pour ces lieux hantés d’imperceptible équilibre. Je fais défaut aux mots aux langages, j’invente une langue pour se couler dans le mistral, pour assouvir l’exondation du jadis. Apprenez-moi à me taire. Je suis de la matière des paysages. Je fais front au Ventoux. Peu m’importent vos litanies secrètes, je jouis des tesselles de la vie naissante-mourante, en un empan d’espace, en une heure de soleil couchant. Je m’abandonne à ce solstice.
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