Où l’on apprend que…
§ Le monde des hommes est tout petit, il tiendrait dans une coquille de noix. Les mêmes plaisirs, les mêmes haines, les mêmes aigreurs. Je ne suis finalement pas même le quart d’un cerneau de cet univers ridicule.
§ J’ai rêvé de bateaux, j’ai rêvé de silences, j’ai rêve d’un grand apaisement permanent. J’ai hurlé dans mon silence, j’ai mordu dans le grand coton du vide d’air, je m’y suis roulé, m’en suis saoulé, m’en suis repu. Je n’étais que morsure hébétée, bouche bée sur cosmos. Je me suis pétrifié, retrouvé caillou dans garrigue attenante, menacée de villas et de zones d’aménagements concerté.
§ Me suis retrouvé annuelle sur pelouse, chaméphyte de fourré, et pire même : punaise graphosome, pavoisée de couleurs italiennes, comme si elle allait au prochain palio. Me suis retrouvé branche morte de chêne vert, chenille hésitant menacée de pie-grièche écorcheur, me suis retrouvé bec, et ongle, sabot, escarre. Me suis retrouvé nitrophile de cimetière, et pire que chrysanthème de plastique, hélichryse, xéranthème arrivé par hasard, se repaissant de manque d’eau, grillé par le soleil, avide de la pierre • du gravier au béton, tout y passe • avide de larmes sèches sur des morts déjà osseux, décalcifiés par la négligence des familles, abandonnés à leur squelette éberlué par la mansuétude de l’insignifiant, la grandeur d’âme de l’indifférence.