J’apprends la mort de Vassili Golovanov par hasard, plus d’un an après, le 13 avril 2021. Je chope ici un extrait Babélio d’Espace et labyrinthes, paru en 2013, en attendant mieux…
Nous avons dilapidé l’image poétique de notre terre. Sans mythe, la terre est inerte, muette, vouée à l’oubli. Aucun mythe, jamais, ne pourra pousser par décret. Il ne peut naitre que d’efforts fervents pour survivre, pour se « sauver », d’espoirs et de pèlerinages, de folles prophéties, de photographies, de cartes, de films, d’hommages au labeur du paysan sur sa terre, et d’un acharnement à lire tous les livres oubliés et les écrits d’improbables géographes métaphysiques à travers lesquels progressivement prendre forme un nouveau visage de la Russie du troisième millénaire…