Il vint alors une si grande clarté que les chandelles perdirent la leur, comme les étoiles quand le soleil ou la lune se lève
Qu’est-ce tu ?
Qu’est-ce tu veux ?
Qu’est-ce tu veux faire ?
Touille
Touille ta langue, touille tant que tu peux, touiller, c’est déjà ça, ça fout les jetons, ça fout les boules, aussi, et qu’est-ce tu veux faire ? Ecrire ? Ah oui, la belle affaire, une affaire qui marche
pas tant que ça
une affaire qui prend, ou que tu reprends, en tout cas | reprennent pas les affaires, pas | c’est déjà ça
ça de pris,
ça fout la trouille, aussi, et tu sais pas quoi
faire
à quoi | t’en tenir | là | t’en tenir là
déjà serait pas mal
Qu’est-ce tu veux faire ? Tu vas pas de pendre | te prendre | te dire | écrivain ?
quand même !
parce que trois ou quatre trucs de toi
trois trucs de trois se trouvent, se touillent, se trouillent
sur un écran
quand même.
C’est un peu fort ça, c’est même | trop | fort, trop pour toi, trop pour trois de toi, trois de trop, pas possible, déjà mis un pied
déjà mis
un | pied
mais écrire, écrire, passe encore, mais écrivain ? c’est pas un truc pour toi, pour trois de toi
c’est pas un truc qui tient, c’est un pas un truc qu’est tenable
non
mais qui te prend à défaut de prendre
voilà, bouffé par les mots | non | avalé par eux | non | englouti | puis recraché | non | tout piteux et dégueulasse de leur bile, de leur suintement, de leur lent travail de l’interne, leur digestion, leurs enzymes peu sélectifs.
alors ça geint
ça gémit
ce n’est pas | encore ça
c’est | pas | ça
ça vient pas
Touille, remue, y’a encore du | boulot | Dit-elle. Touille ! trouille ! trouve ! Troubadour à peine | personnage encore moins | tu vois | on l’a dict déjà | tu vois | on l’a parl déjà | tu vois | la coupe
est
pleine
parl comme dict | dict comme parl
Et tu ne sais pas quoi | faire
pas quoi | en faire
ne sais qu’en | dire
ne sais qu’en faire
à part s’en faire
du
mourron | ces foutues plantes qui te peuplent, qui désignent | exprès | crument | insistent | lourdement | pour montrer leur habitat | qui te grimpent dessus
ces plantes qui te voient en haut de la friche.
en avant
proue proéminent
tendu vers
Tout le monde montre au doigt | ne bouge pas | tu ne | tu ne | fais rien.
Tout le monde rit, et sait déjà | et tu ne |
La coupe passe devant tes yeux
ta bouche reste close, cousue,
pas de mot dit | tu ne
depuis toujours tu étais et là | tu ne
Touille, remue, fais de cette soupe un dict, une lang, une voi
pour paraphraser
un parl
une parol
une voi(e/x)
Tu vois passer la coupe et n’en tires rien
(ce n’est pas comme si tu devais arracher au rocher)
(c’est juste de | et tu ne)
Fais-la tienne.
Fais-la
fais la
tienne
tienne
tienne
coupe voi coupée
Qui petit seme petit quialt,
et qui auques recoillir vialt
an tel leu sa semance espande
que fruit a cent dobles li rande;
car an terre qui rien ne vaut,
bone semance i seche et faut.
Question éblouissement, ça se pose là !
Ou ça se pose, là. Juste le moment ou la rétine accuse le coup. C’est bien.