Il y a eu du tonnerre, des éclairs, tout un bordel fumant, puis voilà, c’est la pluie, la pluie qui n’en finit plus, une pluie fine et continue, qui pénètre peu à peu tous les pores de toutes les cloisons, murs, pensées, peaux.
Nous arrivons trop tard.
C’est la queue de l’orage, cette longue traînée lasse, inattendue, car il n’y a rien à attendre d’elle, on sait tout d’elle, elle n’a plus aucun secret pour nous.
Tu te relèves, les genoux cagneux qui hurlent.
Tout est gris, et humide.
Comme nous en voulons aux autres, comme nous sommes jaloux. Ne leur dites pas qu’ils en ont bien profité, de l’orage, ils vous foutaient leur poing dans la gueule.
On ne peut pas être trop nombreux à l’arrivée, le nombre de place est limité.
Nous déjà… Dernier parking avant la plage.
Triste contingent, toute cette chair triste.
Je ne la regardais pas, de toute façon il faisait nuit, je n’avais rien à voir sinon le plus sombre que la nuit en elle, mais cela ne parle pas.
Parle-moi encore de ses seins. – Ils sont fermes et ronds, et blancs comme s’ils venaient d’éclore. – Et toi tu les as touchés ? – Pas plus que toi.
Nous sommes les habitants de la queue d’orage. Le spectacle est passé alors on piétine, et on n’aperçoit pas la fin du tunnel.