On ne lit pas les livres.
Voilà ce que je dis : les livres, on ne les lit pas.
On les survole pour trouver ce qui nous fait plaisir, mais ce qui nous dérange, nous l’éludons. (Idem parfois avec les circonstances de la vie, ou même les personnes.)
Je lis dans un livre (AM 9-10, c’est dire le début du livre) :
Ma mort, elle… d’une affection vraie.
Lorsque que l’auteur rencontre sa mort, que se passera-t-il ? Je vous laisse imaginer…
On ne respecte pas l’auteur. Je ne dis pas la personne qui écris mais le nom, inscrit sur tous les exemplaires des couvertures des livres. Pourtant, Michel Foucault et Roland Barthes, il y a trente ans, presque quarante, ont mis un point à cette aventure. Mais rien ne se passe.
Cela fait maintenant trente ans, presque quarante, que rien ne se passe.
Les révolutions s’ébrouent, puis elles s’essoufflent.
Cela fait maintenant trente ans, presque quarante, que nous vivons dans le mensonge, où nous disons lire, mais en vérité nous mentons.
Comme il est possible de mentir par la parole (par l’écriture par exemple), il doit être possible de mentir en se taisant. Il doit être possible de mentir par la lecture. Il doit être possible de mentir par la lecture.
Et ce n’est pas seulement mensonge par omission.