Depuis de nombreux mois j’essaie d’écrire le tract parfait. Illusion totale. Non seulement le texte devrait être anonyme sinon collectif ; puis il devrait être bref. Les évènements de la place de la République m’incitent à le travailler en direct, au gré de ce que j’entends et perçois d’un mouvement qui rechigne à mettre les mains dans le moteur politique ; c’est ça le Manipoli.
Sommaire
Préambule
Notre propos ici résumé sous la forme lapidaire d’un manifeste est la lutte contre le capitalisme.
Notre souhait est d’écrire un tract qui, s’il n’est pas bref, doit au moins marquer les esprits. Les références se trouvent encore. Elles ne manquent pas. Le capitalisme fait feu de tout bois, et sous le mot de liberté qu’il arrange à toutes les sauces, il permet aussi la diffusion d’idées et d’idéologies qui lui sont hostiles — jusqu’à un certain point, c’est-à-dire tant que cela lui rapporte. Si les luttes contre lui ont toutes échoué, c’est qu’il a toujours été à même de les récupérer à son propre profit. Mais le capitalisme est tout à la fois le pouvoir d’une petite élite, certes, mais également une idéologie protéiforme qui colonise tous les esprits y compris les nôtres. Pourquoi porte-t-on des T-shirts avec l’effigie du Che, pourquoi écoute-t-on du punk, du hip-hop ou du hardcore, pourquoi François Hollande a-t-il été élu ? Ces questions sont légitimes. Nous avons la faiblesse de porter des T-shirts à l’effigie du Che (ou de toute autre icône anticapitaliste), nous avons eu la faiblesse d’écouter du rock ou du hip-hop, nous avons eu la faiblesse de voter pour François Hollande. Ce sont des formes de soumission, ou de de lâcheté qui viennent nourrir le “projet” capitaliste. Ce sont en fait des formes de servitude, thème qui de Spinoza à Montaigne-La Boétie, via Gramsci, vient nourrir encore le discours contemporain (Lordon, Michéa, Pinçon-Charlot).
Alors comme on voit, la tâche est rude, se déciller est toujours et encore difficile. Nous vivons une morbide gueule de bois généralisée. Rares sont les évènements qui ont lieu dans le monde qui ne nous démontrent la violence du “projet” capitaliste. Rares sont ceux qui, devant le spectacle du réel tel qu’il nous apparaît aujourd’hui, dans le monde, en Europe ou en France même, et peut-être même jusqu’à la région, au village (Le Goff), à la famille (Todd); en tirent les justes conséquences.
Nous n’aurons que peu de poids. Mais nous serons vaillants. Mais nous serons lucides. Nous souffrirons sans doute, mais nous serons joyeux, nous trinquerons et rirons et danserons. Sommes-nous désespérés ? Pas tout à fait encore. Nous avons l’éthique, et nous savons que nous avons raison. Ensuite nous avons la force du nombre. Nous sommes tous contre quelques-uns. Nous sommes toute la rue !
Notre ambition est folle, mais pas plus désenchantée ou téméraire que celle de travailler à la chaîne toute sa vie durant, ou celle de traverser la Méditerranée sur un radeau de plastique, ou celle encore de s’assombrir et s’esquinter dans l’alcool, la drogue ou plus simplement la culture de masse (séries et jeux télévisés, jeux vidéo, réseaux sociaux).
Oui, nous pourrons tenir sur nos deux jambes, comme toujours les humains l’ont fait dans toutes les pires situations historiques, sociales, politiques, qui ont pu les affliger. Oui nous pourrons nous regarder en face dans le miroir. Oui nous pourrons être fier de notre désir, de notre énergie.
Ce n’est pas l’élite, cette poignée de mâles blancs, âgés, en surpoids, dormant mal, fumant et buvant trop, avides de sexe et de corruption, asservissant le corps d’autrui et égoïstement jouisseur, perclus autant de fric que de maladie, qui vont nous faire peur. Nous revenons de bien trop loin, de bien en-deçà de cet enfer-là. L’ennemi, c’est la soumission ; c’est l’aigreur ; c’est la satisfaction de tous les désirs : non pas l’ataraxie ou le nirvana, mais l’abrutissement du taedium.
Nous devons rénover le désir, nous devons ménager notre conatus !
& nous sommes arrivés à ce point : nous n’avons plus peur. On ne peut plus aller plus loin sans qu’on en vienne à cette extra-lucidité nous concernant. Nous sommes alors tout-puissants, armés non de la foi, ni même des armes de la puissance, mais de la confiance en la culture et en l’altérité, cet abandon à l’inconnu, à l’étranger, qui fait le sel du voyage, cette joie nietzschéenne, enfantine plus qu’infantile, qui guide nos pas vers le chemin de la justesse, de la sérénité et de la confiance.
0. Le capitalisme est la catastrophe en acte
Le capitalisme est à l’origine de deux catastrophes consubstantielles qu’on peut définir rapidement comme la destruction des tissus organiques.
0.1 Le capitalisme détruit les chaînes écologiques,
à savoir les relations biotiques et abiotiques qui unissent les écosystèmes, mais aussi les écosystèmes entre eux, et ce sur toutes les régions de la planète où il agit.
à savoir les relations propres à l’être humain qui comme disait Marx après Aristote, est « un animal sociable, mais un animal qui ne peut s’isoler que dans la société », et ce au sein même de la sphère privée (à l’échelle de l’individu, ses souffrances, ses névroses, mais aussi à l’échelle du couple, puis de la famille) jusque dans la vie publique (relations sociales, de travail et jusqu’aux modes de gouvernements de la cité).
0.3 La lutte contre le capitalisme
Afin de stopper ces destructions, il convient déclarer ouvertement la guerre au capitalisme (ses formes, ses moyens, son idéologie), ce qui signifie au moins à la fois le comprendre, le dénoncer publiquement et le combattre violemment.
0.4 Fondements éthiques de la lutte
C’est une question de vie et de mort : jamais les inégalités n’ont été si fortes et flagrantes, jamais la biodiversité n’a été si menacée (les prévisions de disparition de 50% d’ici 2050, c’est une espèce sur deux : tu choisis ton chien ou ton chat ?), jamais la guerre n’a-t-elle autant ravagé autant de régions du monde, détruisant les états et déplaçant les populations. L’Occident est en bout de course. Ceci n’est pas grave. Le modèle qu’il représente (et qui le fait envier) n’est pas exportable, ni maintenable en l’état. L’hygiénisme infectant (le pollueur-payeur) nécessite des colonies, une classe esclavagisée, pour prospérer. Mais aujourd’hui les vents tournent. La population ne suit pas ; ne peut plus suivre. Nous vivrons moins vieux que nos parents, et c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité. Nous ne nous reproduisons plus.
1. Nous sommes tous capitalistes
La première tâche qui nous incombe est d’avoir l’humilité de reconnaître que, d’où que nous parlons, nous sommes nous-mêmes formés et construits par le capitalisme. Lorsque nous naissons (dans un hôpital notamment), nous recevons notre premier cadeau : des bons d’achat et des réductions pour toute une série de produits inutiles voire dangereux. C’est notre première leçon de capitalisme, nous ne savons encore rien du monde mais nous reconnaissons à trois ans 90 logos distinctement.
1.1. Lutter contre le capitalisme revient souvent à lutter contre nous-mêmes,
du moins contre la part de nous-mêmes abandonnées au capitalisme, soit par fainéantise, soit par fatigue morale ou fatigue liée à de trop dures conditions de vie, ou encore par éducation, par culture, par habitude.
1.1.1 Certains de nos agissements capitalistes nous sont imposés par le monde-même — capitaliste — dans lequel nous vivons : il est impossible pour la plupart des gens de ne pas aller au travail en voiture, par exemple ; sans parler de tous les salariés qui dépendent du contrat, outil bien connu d’asservissement du capital.
1.1.2 Certains autres de nos agissements relèvent de notre propre choix et nous pourrions facilement nous en empêcher une fois que nous avons pris conscience qu’ils nourrissent le capitalisme. Exemples : boire du lait, prendre un sac plastique, acheter par CB sur Amazon, lâcher nos données personnelles à Apple, Google, Facebook, Twitter, Dropbox, etc. Malheureusement nous ne sommes pas toujours en mesure de faire autrement et souvent nos conditions de vie nous obligent à venir nourrir sciemment le capitalisme.
1.2 Nous disposons pourtant d’armes au cœur de ce modèle,
fabriquées par ce modèle, et en tout état de cause, il n’est guère envisageable, à l’heure où nous écrivons ces lignes, de ne pas utiliser les organes du capitalisme pour nous faire entendre. Le crédit, les réseaux sociaux, la voiture, par exemple, sont autant d’objets divers créés ou en tout cas très bien gérés par le capitalisme, et nous pouvons les utiliser pour propager nos idées.
1.2.1 Rappelons en premier lieu, nous ne pouvons pas nous passer du capitalisme du jour au lendemain. Nous sommes tous capitalistes, et nous devons apprendre à désapprendre.
1.2.2 De la subvention au micro-crédit Les banques ont perdu leur fonction première ; la financiarisation, l’un des trois piliers du capitalisme, déstabilise jusqu’aux états, et les asservit. Mais les banques existent ; le nerf de la guerre nous sera utile et nécessaire ; aussi si nous devons passer par le micro-crédit, le crédit, ou même le simple compte courant, qu’il soit dans une grande banque privée mondiale ou un ersatz mensonger comme les banques soi-disant coopératives, ou les anciennes caisses d’épargne qui ont été dénaturées. Cet argent que nous semblons voler est le nôtre.
1.2.3 De la contre-culture La contre-culture est à la fois un puissant analgésique et une cheville importante “gérée” tranquillement par le capitalisme. Le rock (et assimilés), l’économie sociale et solidaire, le bio, etc., toutes ces cultures qui se prétendent alternatives sont en réalités financées et contrôlées par le capitalisme ; mais leur progressif arrachement du joug du capitalisme est possible dès l’instant où nous les acceptons comme outils mêmes du capitalisme et non comme des bombes qui lui seraient nocives. A partir de là nous pourrons les retourner contre lui (cf. Pasolini).
2. De la décolonisation des esprits
Le capitalisme repose sur les affects ; il titille le désir : désir de liberté, d’individu (donc de jouissance égocentrique), de puissance (dans un brouet mélangeant de manière peu alléchante argent, travail, pouvoir). Il agit très tôt sur les consciences — il est vrai que nous naissons, grandissons, aimons dans un monde capitaliste. La télévision, l’omniprésence de la publicité, la dictature de la contre-culture, les structures politiques mêmes, dévoyées (par exemple par son plus bel outil qui est l’UE), tout ceci nous donne l’impression qu’il est l’unique réalité possible. La rengaine « Il faut bien accepter le réel » n’a plus cours avec nous. Qu’est-ce qu’une politique qui ne changerait pas le réel, se plierait à lui ? En ce sens la sortie de Thatcher vaut bien celle de Churchill.
2.1 Le capitalisme est un bateleur
En tant qu’il propose une libéralisation de l’individu (en réalité de ses pulsions infantiles), le capitalisme offre toujours plus au chaland qui l’écoute. C’est un vrai bateleur et aucune camelote n’est trop bonne pour être vendue. Ainsi l’une des formes communes du capitalisme est l’arnaque ; il agit sur nous comme un colon sur une terre vierge. Il achète les esprits ; il dévoie les cœurs.
2.2 Le capitalisme est positif
Moralement il est très discutable, et il le sait. C’est pourquoi il s’arroge le patronage de l’Eglise dans le passé ; du droit international (ONU) aujourd’hui ; c’est pourquoi il se revendique aussi de l’avenir. Car l’avenir, qui est promesse de fric, est également promesse de libéralisation de l’individu. Comme lui, il est insatiable. Il est même capable de sauver la planète pour mieux l’asservir encore et encore. C’est pourquoi il est très à l’aise dans les questions globales, telles que :
à développer
2.2.1 Capitalisme et progrès technique : illusion de la libéralisation par la technique (Negri)
2.2.2 Capitalisme et démocratie : imposition de son système politique par la guerre (Irak, Syrie, Lybie)
2.2.3 Capitalisme et progrès social : illusion de la protection des minorités et des communautés dans la dissolution de la souveraineté populaire constitutive de la nation en individus ou groupes d’individus facilement “catalogables” et labélisables (des segments, des produits) ; asservissement des classes les plus pauvres par leur contention sociale (allocations, ghettos, contre-culture) ; opposition communauté.collectif
2.2.4 Capitalisme et environnement : illusion de la protection de l’environnement/services rendus par la biodiversité
3. Le capitalisme est politique
Croire que le capitalisme est un déni de politique ou la fin du politique est une erreur couramment commise qui empêche par la suite de lutter efficacement contre lui. Il n’y a pas de société possible, fut-elle entièrement vouée au marché, qui ne soit politique. Le capitalisme l’a très bien compris et il faut rendre grâce à Marx de l’avoir si clairement mis en lumière (capital = travail).
3.1 Le capitalisme repose sur l’économie
Obsédé par le profit, le capitalisme s’échine à faire croire que l’économie peut se déprendre de la politique. C’est un mensonge grossier, éhonté. L’économie et le politique sont une seule et même chose ; l’économie dépend du politique, pas le contraire ; d’ailleurs la science économique n’existe pas et les économistes sont des farceurs.
3.2 Le capitalisme se dit réaliste
Une autre grande idée du capitalisme est l’obsession du réel : c’est le fameux slogan TINA (there is no alternative) repris par tous les socialistes du monde ; « j’voudrais bien mais j’peux point » nous disent-ils tous. Or la politique est l’unique manière de faire du réel une chance pour la communauté, et non l’inverse : la mondialisation, la financiarisation, l’UE, les traités transnationaux ne sont pas une fatalité mais un choix politique. Ne croyons jamais un responsable, un parent, un tuteur qui nous dise : on ne peut pas faire autrement, lorsqu’il s’agit de choix de vie en communauté.
4. Capitalisme et histoire géo
4.1 Capitalisme et territoire
Le capitalisme va réorganiser les territoires à son bon vouloir ; il va vouloir abroger les frontières de manières à faire sauter les verrous démocratiques des territoires qu’il annexe ; en effet une nation — mais en réalité tout groupe humain constitué, là où a lieu la politique qui le gène tant, se fonde sur un territoire et donc sur des frontières ; faire sauter les frontières, sous ses airs libéralisateurs, est un grossier moyen de nier la souveraineté d’une société politique.
4.2 Capitalisme et terroir
Le capitalisme va miser sur des éléments de terroir, qui servent son propos ; non pas la constitution d’un système d’échanges de valeurs locales (toujours très complexes dans leurs constitution, histoire, forme), mais un assemblage d’artefacts facilement assimilables à des marques. Il sait bien que les questions de territoire sont essentielles, aussi va-t-il jusqu’à un certain point favoriser les annexions, les libéralisations, les paysages, les espaces naturels !
4.3 Capitalisme et nostalgie
Comme arme névrotique, il va sans cesse faire référence au passé. Il est plein de moraline et de larmes retenues. Il glorifie le passé, non pas pour en subsumer le sens ou la forme par la critique, mais de manière brute, sous la forme de slogans et d’images choc. Il recycle sans cesse le passé, cela évite de penser.
5. Le capitalisme est belliqueux
[à développer]
5.1 Le capitalisme repose sur la violence
5.1.1 Le capitalisme est totalitaire, en ce sens qu’il travaille à tous les niveaux de la vie humaine, depuis le corps de l’individu jusqu’aux formes de gouvernement de la cité.
5.1.2 Violence faite aux individus, aux pauvres, aux travailleurs en général
5.1.3 Violence faite aux communautés
5.2 Le capitalisme ment effrontément
5.3 Le capitalisme est une machine de guerre
5.3.1 La guerre dans le monde
5.3.2 Le terrorisme
5.3.3 Les ennemis déclarés du capitalisme
6. Il n’y a pas d’issue possible ?
Il n’y en a guère que trois : la guerre, la révolte, ou la politique. En vérité toutes trois sont politiques.
6.1 La guerre
De nos jours, la guerre ne concerne plus nos aires mondiales, nous l’avons externalisée (nous = le capitalisme).
6.2 La révolte
La révolte est impuissante sauf à être désespérée ; tous les mouvements que nous résumerons comme « indignés » se finissent en eau-de-boudin car ce ne sont pas des révoltes à strictement parler et malheureusement ils peinent à se concrétiser en actions politiques. Il semble que l’emprise sur l’imaginaire est telle qu’on ne pense pas que cela puisse aboutir. Mais surtout l’erreur est de croire pouvoir changer les choses par la simple parole agissante, et la structuration “horizontale”, hors-partis, hors-leader, hors-politique. Ce qui est une aporie, ou une illusion.
6.3 La politique
Seule l’action politique digne de ce nom peut changer les choses. C’est pourquoi le capitalisme fait tout pour évincer le politique de la vie sociale : il retire la démocratie des institutions politiques, par exemple en instituant des élections factices et antidémocratiques (communautés de communes plutôt que communes, régions plutôt que départements, et enfin élections européennes qui chaperonnent le tout).
Il lutte contre la nation (le nationisme et non le nationalisme), qui est un concept de gauche issu de la Révolution, seul garant de la souveraineté du peuple. Or toutes les sociétés sont politiques ; la politique est le moyen de construire un destin commun par la domestication du rapport de force ; la politique est le moyen de produire un discours intégrateur définissant une appartenance et domestiquant le conflit (en ce sens l’hyperdésir de consensus propre à nos société est névrotique : le conflit est positif et créateur).
6.3.1 L’anarchie > peut être un moyen (Ellul), mais ne peut être une fin ;
6.3.2 Les alter- > ne servent à rien si elles refusent les outils d’accession au pouvoir : la politique, par l’organisation politique (si les partis ou syndicats sont décrédibilisés, cela ne justifie pas qu’on les abandonne), dans l’état (unique forme d’expression neutre pour la nation) !
6.3.3 La gauche, la gauche de la gauche (et la droite de la gauche, et la droite et sa droite et sa gauche) > la distinction gauche/droite ne sert plus à rien, ne sert que les intérêts du capitalisme ; il n’y a pas, il n’y a pas eu de gauche, réellement (cf. Proudhon). Tous les partis sont soumis au capitalisme ; le PG se soumet au PS ; le NPA et LO et autres micropartis ne veulent pas être élus. Aucun n’écrit clairement comme programme la lutte contre la mondialisation, la sortie de l’UE et de l’euro, la lutte contre la financiarisation, qui sont les trois piliers du capitalisme.
7. Yes we can’t
Que faire ? Nous ne croyons pas que par ces mots nous en finirons avec le capitalisme. La lutte qui a commencé depuis plus de deux siècles est loin d’être terminée. Il n’est pas certain qu’on en sorte un jour, à moins qu’une catastrophe externe se précise. Nous sommes nés capitalistes et mourrons capitalistes, et nos enfants aussi. Mais nous aurons porté d’autres coups, des coups nouveaux, des coups formidables, exubérants, des coups désespérés à la machine capitaliste, et peu à peu nous retrouverons des terres à cultiver, des frontières à décorer, des familles à élever, des tâches à accomplir et l’individu, pris dans ses contraintes d’être vivant et donc mortel, pourra goûter, comme disait Lewis Morgan, après Marx, Mauss, Orwell, à une « renaissance dans une forme supérieure d’un type social archaïque ».
à développer encore :
• la souveraineté, le peuple, la nation
• l’Etat
• le parti