1. L’espace italien existe du fait des hommes ; c’est un espace anthropique, ou tout l’espace sauvage présent sur la péninsule n’a rien d’italien.
2. Pour être italien, l’espace doit être anthropisé.
3. Il revient sans doute aux Romains de décrire, entreprendre et gérer l’espace tel qu’on le retrouve aujourd’hui dans la mentalité, l’architecture ou la socialité italienne.
4. L’espace italien doit être compris à échelle romaine (je veux dire de la Rome antique) avec un permanent désir d’expansion. La réalité géographique italienne s’entend en considérant son extérieur. Présence du dehors en Italie, importance du dehors y compris jusque dans la maison (atrium).
5. Le dehors impose la limite, mais aussi des espaces plus transitifs, espaces sans espaces comme les routes (des vie impériales – stradification de l’Europe entière – aux autoroutes), les tunnels et ponts, les ports.
6. Espaces directement concerné(e)s par l’espace : routes, tunnels et ponts, ports. Une partie de l’espace (au masculin) italien sera tributaire du bon fonctionnement, de l’existence ou de la pertinence des ces espaces (au féminin) italiennes.
7. De fait on distinguera une activité de stase dans l’espace et une activité de déplacement, transitive, itérative. Répercutions sur la vie : les repas, les loisirs, le travail ; rappel opposition otium/negotium (oce/négoce).
8. On peut, pour plus de facilité, découper cet espace en différentes séquences : – l’espace littoral – la route et ses variantes : tunnel/pont – la ville – la montagne – le terrain vague, l’espace neutre, le non-espace – tout l’espace restant (quel est-il ?)
9. Directement intervient une autre dichotomie : la ville Urbs, entendue comme l’espace tout entier, le pays voire la nation (Urbis et Orbis), contre Ager (division généralement repérée par architextes, géographes ou sociologies), et eux ensemble tout entiers contre tout le Reste, que ce soit L’Inaccessible ; le Sauvage (Sylva ?) ; l’Abandonné (terrain vague).
9bis. Plus enfin : la mer, c’est à dire Mare (nostrum, toujours nostrum ?), à la fois Via et Sylva, mais aussi Tout l’Ailleurs : Alibi.
9ter. Statut de cet Alibi ? Etymologiquement, n’est-ce pas un « autre-ici », or ailleurs n’est jamais ici, fut-il un autre ici. Nécessité de travailler sur la notion d’Ici (Hic), et du Là : voir les distinctions entre Iste/Ille, etc., encore en italien : Questo/Quello…
10. L’espace est-il également réellement vécu comme espace ? Pas de lande en Italie. Pas de grandes prairies désolées, et pourtant l’architecture recourt à ce vide de vide, supplée à l’exiguïté.
11. Exiguïté et Contiguïté, impose de travailler sur la distinction entre Public et Privé (et corrélât Dedans, Dehors ; exemple du Palazzo Ducale)
12. De même rejaillissement direct sur les places respectives de Métaphore et Métonymie sur la mentalité italienne (exemple : langage, société, cinéma, littérature, géopolitique).
13. Comparaison obligée entre Espace Romain de la République à l’Empire, puis Cités-royaumes du Moyen Age, puis naissance des Régions (post-colonial) ; peut-être aussi lignée du Imperator, Dictator (origines du mot) : César, Auguste (Imperator), puis Mussolini (Duce), puis Berlusconi (Cavaliere).
14. Présence du fascisme depuis l’Empire : voir Le sexe et l’effroi. Voir aussi Caligula et l’EUR, et Anastylose de Bertina, Gallet, Michaux, de Roeck.
15. Confronter Walter Benjamin et Benedetto Croce : une critique constructive.
16. La fracture Nord/Sud : épouiller les discours, mesurer les différences ; mon attrait pour le sud.
17. Les villes-monde : Rome, Gênes, Venise, Naples.
18. Sicile.
19. Dante ; et toute la question de la langue, « langue de si », des dialectes, si vivaces en Italie, face au toscan. L’œuvre de Dante comme celle de Garibaldi, des Mille, etc.
20. Il Mediterraneo : liste des auteurs qui ont exposé la Méditerranée ; détail des voyageurs ; littératures ; nœud sicilien.
21. Les phénomènes migratoires : les Italiens émigrés (Les Oncles de Sicile de Sciascia, cas d’Italo Calvino, l’Argentine, New York (Scorsese, Pacino, Le Parrain) ; les flux nord sud (travail, relégation) (Conversations en Sicile de Vittorini, Cristo si è fermato à Eboli de Carlo Levi, Brancati, Silone) ; les nouveaux arrivants : voyage à Otranto et en Sicile obligatoire : interview des pouvoirs publics, des carabinieri, des associations, des Albanais eux-mêmes…
22. Présence du non-lieu en Italie ; les imaginaires spatiaux : Tabucchi, Baricco, Calvino, D’Arrigo.
23. Traduction complète de Horcynus Orca de Stefano d’Arrigo.