On avance, on avance, on avance, on avance, on avance, on avance, on avance, on avance.
Il nous faut bientôt choisir, plaire, convaincre, choisir.
Lui, plutôt qu’elle. Elle, plutôt que lui.
Lui, contre elle. Elle, contre lui.
On était nombreux, tout de même, à se demander ce que, à ce demander où, à se demander quoi, ou qui.
Puis les eaux venaient à nous, peu à peu. Forcément, ça tiraillait dur.
Mais il nous fallait choisir, élire, permettre, donner, offrir, louer. Qui quoi quand où ? On avançait à l’aveuglette. On avance à l’aveuglette. Jusqu’à quand, jusqu’où ? Jusque quoi ? Jusque qui ?
On nourrissait en même temps un rêve – on avait déjoué les rêves, mais on les rebranchait dès qu’on était seul : des nuages de cotons humectaient les yeux, la gorge, le sexe – et un mensonge – on avait déjoué le mensonge, mais on le rebranchait quand on était seul : des chemins, des mers chaudes, des vieillesses heureuses.
Un rêve et un mensonge nous tenaient déjà aux couilles.