Nous en appelons à la nuit.
Qu’elle couvre de silence le brouhaha et le sang.
Nous en appelons à la nuit.
Qu’elle plonge dans le noir la violence et les mots.
Rien, rien ne sort de la nuit qui ne soit assagi.
J’en appelle à la nuit qui dénude les fauves mais
leurs crocs •
repose et les esprits
dépose et les tracts.
Oubliez le trop de li li litanies
oubliez les fi fi figures
faites fi des matraques et des coups
de langues, des bavardages.
J’en appelle à la nuit qui apaise les douleurs,
masque les peaux,
trouble les frontières et brouille les corps.
Ne mangez pas
ne dormez pas
ne soyez pas bavard.
J’en appelle à la nuit, la nuit taiseuse,
j’en appelle à la nuit, la nuit taisue,
j’en appelle à la nuit tue
la nuit sans bruit.
Ne voyez-vous pas déjà
les jambes du jour
trahissent
Ne laissez pas la nuit vous éblouir !
Contre ceux qui sélectionnent, adoubent ou récusent, contre ceux qui saccagent, et pas seulement les vitrines, mais les esprits par des discours fleuris mais sans idée, contre ceux qui bavardent, et pas seulement les vitrines, mais les actions par des mains secouées mais pas brandies, contre la “gauche” molle, et contre la “droite” dure.