Sous les rues, au croisement des correspondances entre la ligne n°1, la ligne n°4 et les RER, station Châtelet, il y a un groupe de chanteurs tziganes, que j’avais déjà pris en photo il y a longtemps. Plus tard, sur le quai, un autre Rom est assis, un poste cassette à ses côtés et fait la manche : son appareil passe en accéléré des musiques traditionnelles ; une vitesse incroyable pour un être humain ; lui ne fait rien, fait la manche.
Un autre monte dans le métro, nous souhaite bon voyage, puis enclenche un petit amplificateur Peavey qui lâche une rythmique sourde et déjà trop forte ; mais au lieu de l’habituel violon ou accordéon cher à Boby Lapointe, il entonne un rap démené et incroyable ; des Chinois sourient.
Un Chinois assez âgé entre dans le métro avec un énorme sac de la FNAC qui porte un énorme paquet emballé avec soin dans du papier journal, journal lui-même écrit en chinois.
C’est la fin de Paris Plages, les pelleteuses remportent le sable, alors que les cabines ridicules sont démontées. Je songe à la Drôme, si on virait les Parisiens à la pelleteuse aussi, le 4×4 de Philippe Val par exemple.
Monique et moi mangeons dans un restaurant italien dont l’entrée est un magasin, de vêtements pour enfants. A chaque fois que Monique demande « Comment se fait-il que vous soyez ici » (puisqu’elle les a vu dans un autre restaurant), trois fois les serveurs répondent « Oh je viens donner un coup de main ».
Dans ce qui était la Favorite, je croise Abdallah, qui gratte des Bingo à deux euros avec un ami à lui. « Il a trop bu », me dit-il. Puis peu après, à propos de religion, « Chacun son chemin ; l’arrivée est la même pour tout le monde ».
Jean me dit : je ne sais pas si j’ai envie d’être acteur ou spectateur dans cette histoire.
La librairie de Beaubourg est l’une des meilleures de Paris, peut-être parce qu’il y a moins de romans… Il y a toutefois de nombreux livres d’art contemporain (dans tous les domaines), qui feraient rire des singes ou des enfants.