Des lieux sont nombreux, où le texte peut s’engager. Hormis le livre, il y a la toile. Il y a encore le mur, d’une certaine mesure la carte, il y a encore le corps. Je recherche ces lieux, hagard, comme un fou-furieux. Je suis accroc au tissu. Tout partira(it) peut-être de ça, y compris ce lieu particulier qu’est ce chantier. Le tout premier texte le disait déjà. Je n’ai pas encore, toutefois, réussi à lier ou relier les textes, les thèmes, les topoi. J’y travaille.
En premier… lieu, il me faut une table, c’est-à-dire un plan, à hauteur d’homme, différent en cela du ciel raturé de Blanchot. Un ciel à nous, modeste, médiocre, artisanal. En bois, droit, assez, donc déjà assez éloigné du plan naturel : le caillou, la rivière ou, donc, le ciel. Sur ce plan un peu austère, régulier (rond, carré, rarement des tables en escaliers, en ellipse, en figures non géométriques, c’est-à-dire métrées, c’est-à-dire symétriques, c’est-à-dire duelles). Donc un plan, duel, symétrique en long, en large, et j’allais dire, en travers : il y a l’avers et l’envers d’une table, d’un plan.
Ce périmètre défini (péri + mètre), j’ouvre mon livre, mon ordinateur (c’est étonnant qu’il s’ouvre lui aussi), ma carte, mais pas le corps. Le corps alors s’oublie, comme la table mime en l’oubliant, le sol presque plan naturel.
Peut-être chercher dans ces eaux-là : une écriture qui déplie et déploie non seulement le support, donc, mais aussi le corps. L’écart, le dépliage, le déploiement sont des mots essentiels.
C’est la recherche de ce mois, disons-le, après une recherche en janvier éparpillée en tous sens.
(Au fait, je me réserve le droit de transformer l’ordre, la forme ou le style des textes, y compris dans les archives : ne serait-ce que pour corriger les fautes de frappes, ou d’orthographe, qui parsèment ces textes évidemment. Cela donne un peu de piment, et surtout, si cela empêche un ordre, une composition, ou plutôt permet, invite, engage une composition toujours mouvante (définition de l’œuvre dans mon La littérature inquiète), cela éradique par contre totalement, et plus ou moins volontairement, une sérialisation, une série, une liste (les listes présentes ne sont là que pour combler les trous, détruire la liste par la liste), c’est-à-dire une fonction mathématique. Il y a ici de l’événement, c’est tout. Rien n’est prédictible, envisageable, prévisible, annoncé ou même voulu. J’écris sans borne aucune que le chemin parcouru. J’avance en avançant.)
Cette recherche s’appuie sur des auteurs célèbres, bien sûr, au premier rang desquels Barthes, Foucault et bien sûr, grand penseur de plan, de topos et de pli : Deleuze.
On fera(it) quelques haltes comme dans la section vademecum dans ce site, sur des auteurs étranges, des textes étranges, parlant d’espace, mais de manière détournée, genre Sun Zu en ce moment, sur L’art de la guerre.
Mais on essaiera(it) de virer vite vers quelque chose de plus personnel, d’abord Michaux peut-être (collaboration avec Parham), puis vers le superlatif de l’intime, intimus : très intime
, le plus intime
: interior
, et donc le dedans, ou le passage du dehors au dedans.
Les thèmes déjà sont nombreux, s’entrechoquent. Au sortir (encore !), de cela, peut-être, quand même : une tentative d’écriture sur la toile.