Empreintes, qui suit, est un petit recueils de textes étranges, sans queue ni tête, qui cherche à sortir de ce labyrinthe créé par Laurence Morizet, et qui se dénomme également Empreintes.
Nous sommes en train de finaliser ce livre avec art. Mais comme à l’accoutumée, je dépose ici des textes qui pourront être transformés, dans l’esprit de ce justement laboratoire.
Sommaire
Aux armes (Empreintes III)
26 décembre
enfin voilà j’ai été
pris
prisonnier des silences
envoûté de remords
et mordu de silence
la mort est une maladie qui passe par les mots
il n’y a pas de paupière à la bouche
pas de paupières aux oreilles
les dents ne suffisent pas, elles regardent DEDANS
la peau ne s’éteint jamais elle lorgne tout le DEHORS
malaise de travers
mariole d’homme
que d’être entravé
par ses rêves
Ficelles (Empreintes II)
31 août
ce n’est pas parce que je
que je
ce n’est pas parce que nous
que je
ce n’est pas la seule raison
pourquoi cet œil ? au-dedans de ma peau ?
pourquoi ces lignes écrites ?
ce n’est pas la seule raison qui fait que je
que je
que je
… piétine
…… hésite
………pinaille
…………chancelle
……………morcelle
pour un rondeau copieux
pour un horizon plat
pour des volutes
reposées
rénovées…………………………révoltées
Ne pas mollir (Empreintes I)
20 juin
je n’ai pas d’autres souvenirs
que de cruels interstices
je n’ai pas de corde
qui ne soit effilée
je n’ai pas je n’ai pas
derrière mon visage complice
de ma propre austérité
d’autre couleur que celle du vice
masques, masques
masques contemporains
masques contemplés
et masques cachés
mes fidèles infidèles
mes ficelles, comme vous riez
comme vous
comme vous
Domestiques (Empreintes IV)
3 mars
minuscule mollusque que te travestis aux soleils
tu (n’)as connu que le temps (qui) ne passe jamais
tout entier
en travers de la gorge
il y a des machins
(qui ne passent pas) comme des hameçons
(qui ne passent pas) perclus de ridicule
(qui ne passent pas) mais aussi résolus que la mer
(qui ne passent pas) pour avancer comme les
(qui ne passent pas) pattes de la folle
avoine
vers ce charnier de regards
et de langue bien pendues
attise tes coutelas
affûte ton bagou
le monstre de la corne aux pieds
déroule ses collets…