Pourquoi après tout faire tant cas de ces aspects techniques ? C’est qu’à mon sens, et après avoir à la fois changé d’ordinateur et rénové mon « empreinte numérique », je constate que les auteurs, bien souvent, ne maîtrisent pas tellement les données et les machines qu’ils utilisent.
Je ne sais pas si cet article aura valeur d’exemple, mais il aura le mérite, en tout cas, et avant tout pour moi, d’exposer un certain nombre des rouages des coulisses, et ainsi faire le point sur le possible et le souhaitable.
1. Informatique
1.2. Matériel
1.1.1 L’ordinateur. Je suis né dans l’ordinateur, je fais partie de cette génération là. Notre première machine familiale, ç’a été un petit machin appelé Alice (de chez Matra, ils faisaient des voitures aussi jadis) et qui ne parlait qu’en langage Basic (comme son nom l’indique). Je me rappellerai toujours des heures passées à programmer le voyage d’une balle grise et carrée aux quatre coins de l’écran noir. Bien souvent aussi la frustration de l’erreur de syntaxe (syntax error, disait Alice), qui ruinait ces heures, et qu’on traquait en vain. On sauvegardait sur des cassettes audio.
10 CLS
20 PRINT « Appuyer sur a, z, e, r, t, y ou u pour jouer de la musique. »
25 PRINT « Appuyer sur espace pour quitter. »
30 DO
40 tt$ = INKEY$
50 FOR a = 1 TO 7
60 IF tt$ = MID$(« azertyu », a, 1) THEN PLAY « L30″ + CHR$(64 + a)
70 NEXT a
80 LOOP UNTIL tt$ = » »
…
Nous sommes passé alors à l’ATARI, pour ambition musicale et ce sont les jeux qui ont pris le dessus (Bubble Bobble, The New Zealand Story).
Puis l’ère du personal computer, et c’était avant Windows® 95. J’ai monté mon premier ordi avec des pièces chinoises achetées aux quatre coins de Grenoble, avec Vompleud. Quand on a lancé, la pâte du ventilateur a lâché, j’ai failli le perdre dès le premier allumage, qui m’avait coûté un bras et crédit étudiant durablement douloureux.
On a migré au 98 et j’y suis resté (XP ne m’a jamais tenté), jusqu’au premier Mac. Et la tranquillité retrouvée. Combien de fois on a redémarré sur PC, parce que la carte son (Isis, tu nous en as fait baver) ne communiquait pas avec la carte vidéo ? Combien de fois on est allé voir le Bios, pour changer des trucs en tâtonnant, quitte à tout foutre en l’air.
Aujourd’hui je ne prône pas MacIntosh comme un insurpassable, mais tout de même l’efficacité, l’ergonomie, la robustesse, et la simplicité sont chaque jours appréciables.
Je dois dire, je l’ai dit par ailleurs, que cet objet est à présent indispensable à mon quotidien, professionnel ou personnel.
Bien sûr, on le flanque de disques durs externes ; personnellement j’en ai trois, un perso, un mixte (de voyage), et un pro. On se passerait des câbles.
1.1.2. Tablette et liseuses ? Je n’en ai pas, parce que les travailleurs pauvres, en province de surcroît (où ces engins sont encore rares), ne peuvent se le permettre encore.
1.1.3. Téléphone. La tranquillité n’a pas de prix. Cela occasionne de petites gênes, pas mal d’incompréhension, et surtout des reproches injustifiés de nombreux, mais je n’en ai plus depuis 2008 ou 2009. A mon sens ça ne sert à rien. Je ne parle pas bien sûr des iPhone et autres Smartphones, mais j’ai aussi une certaine résistance au gadget.
1.1.4. L’imprimante. (Canon car relativement compatible Mac, attention à HP qui chez les uns comme chez les autres, est une vraie saloperie) n’est presque plus utilisée pour l’écriture (ou la lecture). Un scanner, Canon lui aussi. Et lui aussi en passe de vitrification.
1.1.5. Appareil photo. Petit APN Canon toujours, quasiment mort, à mettre à jour.
1.1.6. Dictaphone. Olympus dérobé.
1.2. Logiciels
Mac OS X est équipé évidemment de ses habituelles applications (pas d’originalité : Mail, iCal, iWork, Acrobat, et un logiciel émulateur de jeux antiques (Bubble Bobble et The New Zealand Story par exemple !) Mame 32. Concernant plus précisément l’écriture, j’utilise constamment :
1.2.1. Pour la saisie TextEdit (un bloc-note quoi) l’excellent Notational velocity indispensable à jeter des idées, formuler quelques § sans mise en page, qui passera souvent au crible de l’html. J’utilise Pages comme traitement de texte dans la plupart des cas, à moins que le projet ne nécessite Word, qui m’agace (et le seul qui plante régulièrement sur Mac). Je n’utilise plus OpenOffice depuis que je travaille sur Pages.
1.2.2. Pour la lecture Les habituels logiciels sans préférence particulière. sauf Digital Editions que je ne trouve pas pratique (pas adapté aux ordis de toute façon).
1.2.3. L’image Je n’utilise pas iPhoto qui double les photos. Je les range au fur et à mesure. Pour les retouches, GraphicConverter est optimal. Le Capture natif de Mac est très suffisant pour moi.
1.2.4. Le son Je ne suis que sur VLC, AudioHiJackPro pour le sampling et la capture et Audacity. J’enregistre des idées avec GarageBand et le simple petit micro du Mac. J’ai une table de mixage à côté (robuste Behringer), ainsi qu’une carte son externe (moins chère d’Hercules), et un micro (un bête Sennheiser est au-delà de nos besoins) et un casque mais je dois dire que je m’en sers de moins en moins.
1.2.5. Internet Pour la saisie j’utilise un petit logiciel Borak HTML qui est très chouette, même si je trouve la version précédente encore plus pratique (cf. les couleurs). Pour le transfert de fichiers, c’est classique : Vuze pour le P2P et Cyberduck que j’ai utilisé récemment en remplacement de Fetch, mais ça ne change pas grand chose, ils se valent, pour le ftp. Enfin pou la navigation c’est Firefox (j’en suis au 6) avec quelques modules nécessaires : Adblockplus contre les publicités, Foxyproxy pour la sécurité (tout le paquet Tor n’étant pas prêt pour Firefox 6), Downloadhelper pour télécharger les vidéos encapsulées flash, et PowerTwitter qui y permet l’affichage images, liens, etc.
2 Sur internet
2.1. Pour l’hébergement des solutions que je tiens secrètes (!) équipée mySql, très classique. Une interface de travail, cPanel, très simple d’utilisation.
2.2. Noms de domaines via OVH.
2.3. Site internet. Ah, le point sensible : comme je l’ai dit souvent, j’ai longtemps résisté au format « blog », que je m’obstine à écrire « blogue ». Puis j’ai cédé, j’ai chargé un blogue. Puis j’ai revu en vrai Philippe de Jonckheere et son site et ça ma donné envie de refaire un site « tout-html » ; et puis il a dit arrêter ce Désordre. Alors je me suis qu’il fallait d’autant plus continuer.
J’ai donc choisi de créer un site qui rassemble la vie numérique et notamment les sites à php et sql que sont le blogue, donc et les réseaux sociaux. Et puis les œuvres éparses numériques, qui ne sont pas hébergées, comme GEnove ou La littérature inquiète. [Le site a pour extension .org parce que je n’avais pas reçu la notification de la fin du nom de domaine ; et on me l’a piqué.]
Parmi ces « fenêtres », il y a le blogue intitulé Chantier (ici, quoi) qui est la continuation des carnets (physiques) d’écriture. Leur usage est d’accueillir toutes les productions en cours et notes et idées et dessins et premiers jets. Ils se mélangent donc, et une numérotation existe, chronologique, depuis le tout premier texte du tout premier carnet (ZH#1, texte 1) jusqu’ici (ZH#31, texte 3659, celui que vous lisez actuellement).
2.4 Blogue. sous WordPress dont chaque jour je me rends compte la puissance. J’ai essayé Spip, Wp, Joomla et Drupal et j’ai trouvé Wp le plus pratique et le plus léger. De plus le catalogue de petits plug-ins est infini. Et bien spur, comme ailleurs, l’animation des images avec jQuery, la gestion du RSS 2.0, la possibilité des commentaires, les boutons des réseaux sociaux (petit plugin Shareolic que je trouve rigolo).
2.5. Réseaux sociaux. Facebook, Twitter, Tumblr, Netvibes. LinkedIn Depuis peu, et car deux amis m’y avaient invité. Pas très présent dessus, je ne considère pas que l’écriture soit un vrai « travail », avec plan de carrière, formation et comité d’entreprise. Il a des dizaines d’autres réseaux sociaux, j’en ai essayé quelques-uns, comme Newsvine, Squidoo, Delicious, etc. mais leur usage n’est pas répandu en France donc peu viables. Pas de Gravatar, méfiance.
3. Autre matériel
Pour l’écriture, il n’est besoin qu’une feuille et un stylo. Chacun ses petites habitudes et rituels.
J’écris pour ma part sur des carnets, qui sont censés rassembler, dans une liste interminable, toute la production écrite, musicale, et autre. Aujourd’hui j’en suis au #31. Les occurrences sont numérotées. et nous avons dépassé cette année les 3500 (pour le dire à propos, le texte 3500 était le vase communiquant de Brigitte Célerier, ce qui n’est pas sans conséquences). Les cahiers sont de format 14,8 x 21cm, papier 90g/m2 taille idéale pour moi et ce sont des Clairefontaine petits carreaux !
Je n’écris jamais à l’encre, toujours avec un Bic Cristal et rien d’autre (Pilot non et autres Bic non plus). Parfois le Paper Mate Nylon épais. Rouge et noir de chaque. Parfois même au crayon à papier (un criterium que j’utilise pour mon boulot).
Reste tout le reste : pièce où écrire ? bibliothèque (propre et publique), vie chaotique, mélancolie, mais cela est moins technique et, en tout état de cause, non disponible tel quel sur le marché (des substituts existent).
Mais l’essentiel ce sont les livres, les disques, les tableaux, et peu suffisent. Notre tâche est simplement lir&crir.