De ma fenêtre il y a tout Gênes.
Le fait qu’une maison, un immeuble, un édifice quelconque possède 1, 8 ou 15 étages importe peu à Gênes. Les « quote » du terrain sont tellement chaotiques que l’on peut aussi bien être au rez-de-chaussé et surplomber les plus grands immeubles.
Ma chambre (ma deuxième chambre) possède deux façades. En face il y a un grand immeuble d’habitation. Ma fenêtre, du troisième, donne sur le salon du dernier et… septième étage de mes voisins. Il y a peut-être vingt mètres entre nous.
De la même manière, lire une carte de Gênes, comme celle de l’Istituto Geografico Italiano que j’ai achetée il y a des années sans raison apparente, sinon pour mon plaisir de regarder les cartes, lire telle carte apparaît périlleux et souvent trompeur. On voit bien le zigzag des rues, lorsqu’elles épousent les courbes des montagnes, mais on n’a qu’une vison en plan, une vue plane. Le marcheur s’en aperçoit vite, la carte à la main, qu’elle manque quelque chose.
Pour cette raison, j’occupe la place supérieure de mes lits superposés.