1. 565
« Regarde la carte, ô mon roi, et tu sauras. » (Souda)
Ils ne voulaient pas regarder, mais ceux qui
le faisaient grondaient autretant.
Aucune paix, aucun répit, aucune relaxe
pour l’esprit ou le corps,
envoluté au-delà du
terrain.
Regarde la carte : tes alliés sont légions,
mais légions formiques,
de petits soldats de bois.
Ainsi l’empereur affranchi, délaissant la Ville,
perdit dans sa génération les traités chèrement acquis,
les terres partagées, les maisons fragiles.
2. ES-11/1
On invoqua les massacres, les exactions, on
le sang, l’horreur, on
on harangua
les foules, on
On instaura des règles, on
des sanctions, des délations, on
on crachait
sur les gens
On commit des atrocités, on
brûla des villes, on
des usines, des cultures,
Des souvenirs passés
On fabriqua des armes
des chars, des avions, on
on massacrait
des innocents.
3. N/Z
Un ligne brisée,
un éclair dans mon sang,
barré, et noir.
Je ne sais pas,
(j’ai découvert, en sueur
qui sont les larmes
du corps, et la peur)
je ne sais pas
pourquoi, je ne sais…
Mais la ligne rouge
de mon sang,
rubicon,
franchi,
Maléfice.
4. Devant la buée
Devant la buée,
poursuis la lecture,
patiente, des chemins de paroles et
des réactions chimiques.
Ne cède pas à l’impatience
de ce qui n’a pas d’huis et
pas de porte.
Ne réclame pas devant des cieux
rassis la clémence du laurier ;
il n’a pas accès au forum.
Enveloppe-toi de juste
prévenance, ouvre l’œil
et l’oreille, cois
Et tisse une toile
qui ne soit pas un piège,
mais un cocon pour demain.
5. Cinq mensonges
Cinq mensonges ont à présent
crevé les yeux de tous.
Prodigue, urbain, paisible
honnête et souverain.
Tel est du pays qui n’en est pas un,
de mon pays qui n’est pas mien,
la devise qu’il bafoue chaque jour.