Texte paru dans le recueil hommage à la librairie l’Iris Noir, Paris XIIe en mars 2017 Souvent posé là, posé là sans adresse, pourtant il trouve place : location, coordonnées, et nom. Ce sont de drôles de petites matières. Comme des serviettes trop usées, étendues dans les rues ; comme des placards éventrées, éventrés…
Catégorie : Continue poésie
D’inutiles personnages
On a perdu l’idée du fer, de la terre, et même de l’eau. Et alors que le soir se noie dans le vent dur aveugle et fou, en imaginant par les mythes des chants vulgaires que seuls je trouve je songe à de grands cris les cris de ce qui jamais ne parvient jamais ne…
Trois quatre olives
Trois quatre olives demeurées intègres dans le petit bol chinois D’autres sans noyau suent dans la poêle (ail, herbes). Qui sait quel dessin formaient les arbres sur la terrasse, vers quelles ombres ils échappaient leurs ramures dans le ciel ? je me demande quand par la fenêtre s’abattent de grandes claques de pluie.
Songeant aux leveurs de cartes
I Les débuts ne commencent pas au chiffre un. (Toujours un peu autour.) II Résolu, tu l’es parce que l’oise est vorace et c’est la tactique du chat qui tombe. III Les chevauchements gênent ce qui censément discret sépare. Et les lignes, crois-moi bien, de quelque manière s’obturent. On en sort les yeux frisés de…
Derrida
Il y a conjonction, feuilles mortes balayées petit gris du ciel, à Paris. Des rues vides de vie, où se trouve (la mort) un libraire et, chez lui (la mort) un livre. J’attends un ami.
Relatività
Lucciole e luci in fondovalle si muovono contemporaneamente. Le luci non si muovono perché si muovono gli alberi. Le lucciole si muovono perché gli alberi non si muovono.
Un café l’été
Un café, l’été dans le seul bar ouvert dimanche. Jeunes, fougueux, malades gilets gavés de glaces et de cafés. L’été désorbité par un pays périphérique, et un bar, brute musique fausse latine fausse clientèle dimanche. Torses nus, pantalons courts aux cuisses, un soda, un mégot, une tasse, une glace, sortis du réfrigérateur au verre épais…
La nuit la pluie
La nuit la pluie dans la maison de nuit de la mère abandonnée à elle-même, à sa fin en pleine canicule familiale. Touche à sa fin et réclame toutes les vitres, éventrées le vent, de trop, le drap.
La creuze
La vespa qui rebondit son âge à chaque marche à l’inverse du chat noir de dos déhanche élégamment Une femme, parapluie à la main prend en photo cela qu’on voit de la creuze : les briques qui glissent entre immeubles jusqu’aux machines et machins du port Résidente, chaque jour chaque
Lucioles
Tu t’habitues à l’or des olives et les patates sont piétinées par le chevreuil (à moins que ce ne soit le blaireau) quand tout à coup : lucioles Lucioles par dizaines petits luminions qui glissent lentes (un peu ahuries) partout autour de la nuit Elles jalonnent la nouvelle carte des lieux pourtant bien connus Si…