Quand la caisse grossie verse dans le petit chemin roulant partent les olives vers leur destin métamorphose. Le vieil homme à carreaux récupère ses deux bras d’or verdâtre. Au soir la cheminée crépite quand s’accumulent les nuages Pour nous c’est fait, les arbres à terre préparent leur confinement.
Catégorie : Continue poésie
« Dis-moi à quoi ça sert »
Dis-moi à quoi ça sert de sauver la guêpe, qui se noie dans la mer de ramasser les mégots d’écrire un poème. De charger un disque de post-punk de gratter le bâton de mystique de ramasser les olives de crever des vésicules de remuer le silence du basilic. De ne pas vieillir.
Uscio
N’es-tu pas de ceux qui se saisissent de leur carnet et d’un stylo et traquent le local juste sous le poirier ou la grande bruyère en arbre pour écrire un poème A Z (la petite table de fer la bûche retournée en siège le paysage) Ou de ceux qui dans une décharge de schiste ou…
Saison et fourmis, 2
Tout se passe comme si (déjà toute l’ironie enveloppe toute la morgue) c’était un progressif continu le monde, et comment peut-il en être autrement ? Ou parfois non : une falaise, une fleur, le rivage, ou bien le piège, le rapt, la catastrophe. Alors, tout à coup, ce qui était n’est plus. Il y aura…
La saison
Les points de touche entre un tel tableau et un tel autre Des vibrations, d’abord puis le vernis se craquèle et dans un orage souvent (parfois une gelée, une neige) Les ouvrières, fourmis, travaillent (les aboiements, les pluies qui, la racine et la feuille, les mycéliums) Puis le rideau tombe C’est alarmant : c’est déjà…
Travail du silence
Par exemple, la chambre était rangée la petite table comme un lutrin présentée dans un rayon de lumière Les occasion repoussées, sollicitations éteintes La persienne poussée, et quelques voix sans mots qui s’élèvent vapeurs éventuellement nourrissantes Tous les cailloux lignés, en somme Et rien pas un mot pas un geste De heures passées dans le…
Ballons
Il n’y a pas beaucoup d’histoires entre Romans et Ballons (dans la Drôme) : ce sont presque deux terres étrangères l’une à l’autre. Elles l’étaient toutes les deux pour moi (premier lien) : étranger dans les deux, mais de manière différente. L’étrangeté même au nord, malgré un léger parfum de familiarité, mais épuisé, fossile ;…
Fourmis
L’innombrable infatigable colonne découpe, transporte, thésaurise le monde De fond en comble et perpétuellement *Je dis fourmis, je dirais insectes, même champignons, bactéries et tout le tralala. **C’est pourquoi la terre tourne. Tous ces entêtements, ces déséquilibres obstinés.
La maison sur le toit
La maladie avait posé ses grilles sur la ville sur le monde comme jadis. (On traversait le salon, jusqu’au balcon. Cousins des roses) Là, on voyait la maison sur le toit. Détachée, elle plongeait dans la mer. Nous plongions avec elle. Nous voulions sortir, mais nous savions ne pas devoir. Pas tous… Nous, si….
La solitude du gecko
Ce matin dans la salle d’eau un gecko. (Quelque jours auparavant sous la porte et persienne un gecko je ne sais pas si c’est le même.) Un gecko juvénile fatigué épuisé par le froid le vent de mars. Comment pourquoi est-il entré ? Gecko, tu patientes avec nous tu es plus expérimenté, des millions d’années,…