Revenu à Spinaceto pas mal je me disais. Mais qu’on laisse les gens tranquilles s’écrouler. Après le pont sur le rieusec envahi de donasses la route double ciseau. Et ça taille, si bien que je ne retrouve plus la mémoire. En effet plus tard je vois que tout mon trajet tête-bêche : on ne revient…
Catégorie : Continue poésie
Testaccio
Je ne saurais dire mais c’est un orbe quant au pèlerin la maison. Défilé aux rues suaves les enseignes, marché, populo. Les deux places civiles de tessons, et les lanières comme des rubans pour la carte. Nuit couleur vin. Un ballon agace le ver au spectacle. Table chaude, cannes chicorée, entrailles, orties. On y vient…
À Philippe
La mer déploie des rouleaux immenses et vient se fracasser contre les rochers déchirés. Le soleil mélange les couleurs, la plage est salie d’eau, de posidonies. Au loin, comme des îles formidables, les Alpes enneigées se détachent en spectre. Les cités se succèdent, passent comme une espèce de tapis glissant sur le monde, figé, du…
Quatre provinces
Passé le col, toute la main dessous était noyée de coton, épais, pois. Pas les gorges d’où je venais, baignées de clarté, même dans le soir. Partir là dans la forêt un feu au loin derrière l’Antola proche les formes monstres des vieux châtaigniers C’était plus remuant que la nuit qui s’installa dessus. Lune pleine…
Effacer dit-il
Effacer, effacer, dit-il Ce qu’il faudrait : effacer ! C’est qu’il faudrait, sans rechigner trouver la face juste… pour qui ne parle plus cette langue, mais qui parle ? La langue n’a plus qui parler. Effacer, effacer, tu dis aussi Cesser de montrer, de participer À la foire quelle mine du monstre juste ? (Cesser…
Poètes
C’est terrible d’être athée parce qu’on est tout seul non pas seul, terreur d’un grand vide mais seul sans pouvoir communiquer avec ses pairs ses amis, ses semblables les humains. C’est terrible d’être je ne sais pas ces gens qui pensent aux gens qui détestent le pouvoir parce qu’on est seul les gens qui détestent…
Westhoek
C’est beaucoup de ciels, traverses de dunes et de briques. La mer, rebours, ses lames d’argent Où, nation de l’estran ? Table chaise estaminet choisis, le sang, l’argile les pieds dans la bière, les mains dans le smout, non ! Non, pas de rigolade. Quand les dimensions s’étiolent en canal, tu es bien content d’embrasser,…
Eaux vives et mortes
[Penthièvre]
Nous allons, petit bonheur la chance, dans l’eau qui se retire, dans l’ebbe. Sans savoir sans savoir et voilà le coquillage, la coque ! la coquille ! Nous ne sommes pas seuls, cueilleurs des sables, une loche, une méduse crabes fil-de-fer et vers cheminées des femmes, des vieux, des chiens dans l’ordre. Jamais autant…
Venez, murs !
1. Je n’ai rien eu jamais contre les murs Ni contre les lignes, les quotes les rus les lignes de partage confondues Séparer crée de l’autre, du divers. 2. Mais qu’en capitale même les édiles – inutiles – ineptes obstruent les passages autorisent leur propre siège (comme depuis mille ans entre le centre et la…
D’un voyage en Beauvaisis
1. Je ne connais pas le nom des fleurs c’est le drame Mais je reconnais, à peine posé posé-je mon regard dessus, la coupe forestière l’alignement conifère la mégaphorbiaie récente le ballast le dernier parterre interdit la zone l’allotis C’est le drame / 2. Il n’y a pas de nature sans homme Il…