On prend un livre, c’est l’été. C’est en été que les livres (se) prennent. On a l’espace étendu devant. Le temps compte peu. Et tout dehors nous aspire. On marche sur des cailloux, même pieds nus, on croise les fleurs immenses de l’été : mélilots, cardères, vergerettes, fenouils. Ce sont les derniers soubresauts, mais brillants,…
Catégorie : Continue poésie
Entre
D’abord, rien. D’abord, rien, et surtout pas de parole. Les pionnières, ici, ont été silencieuses. Puis avant d’en finir, déjà pour ce faire, d’ailleurs, tu viens, et écrivant, taisant, tu abordes un lieu qui devient territoire. Ils avaient omis le plus important, dans leur histoire, dans leur pensée : l’impensable. Puis dans les événements l’impossible….
Envie d’éclats dans le dos
La route qui menait aux Ravières était longue, étroite, sinueuse. Elle l’était d’autant plus, longue, sinueuse et étroite, que je n’avais ni envie de conduire, ni envie de rejoindre les Ravières. Ni rejoindre Malo. Pour ce que j’en savais, ça s’était mal passé à la Chambre et Philippe lui était encore rentré dans le lard….
Ecrire
Ecrire, non pour boucher les trous, mais les disséminer. Les mettre en œuvre, les mettre en scène. Mineur / dissémineur. Comme deux mains en porte-voix. Emballage au cri. Numérote tes acabits. Ça va chauffer. Ça va donner, gaffe ! Ça va raquer, gare ! Ça va toquer, roquer grave ! souquer zouker ferme ! Attends…
Soubresaut
Appartement aux huisseries nobles, aux boiseries finement ouvragées, marqueteries en plein chaos des frontières bigarrées. Ce qu’il s’y passe : mon apparente placidité mon indifférence même, contient l’insurrection qui monte. Un soulèvement. Un haut-le-cœur. Je dégobille le secret non loin d’une cabane du marché Vernaison.
Le pain du four
Lorsqu’il sort du four, ce n’est pas que le pain est chaud. Il est brûlant, bouillant, il exhale une fumée elle-même brûlante, et il n’y a guère à compter sur la croûte pour affronter la mie et réciproquement. C’est un tout intouchable, immangeable, incorrigible. Une brique braille, une poignée de verre pilée. Un hérisson d’étoiles….
L’art de Vercors
L’art de Vercors réside dans cette manière de dompter la lumière du soleil, de l’accompagner dans cette région d’équilibre précaire, puis de la brader. C’est ainsi que te perdant je me retrouve. Et je me perds dans le défilé de la Burne ou dans les escaliers et terrasses murés à hauteur du Pont. Je me…
Saisons
1. L’infini saison précaire est mon bonheur constant. Ce qui semble ne semble pas changer. Et ce qui ne change pas sans cesse change. Ce qui vacille renouvelle. Ce qui s’effondre est solide. Ce qui paraît immobile, indifférent se meut. Ce qui se meut sans secousse ne se meut pas. Chaque souvenir un pas…
Calcaires
à saisir !
A la veilleuse absente
A la veilleuse absente, qui patiente sans bouche. L’été avale tes couleurs et les mains torses, de la patience, délivrent ton ennui de la faim. Je repose seul au soir et tu te repais de mon silence.