Je conduis tranquillement
en plein milieu
de la route de la nuit.
Pas de lune.
Rien personne.
Je suis absorbé déconfit
par le bruit du moteur et la nuit
et la route
dans les gorges de la
Malaboisse, quand
dans le tas de bois
stocké sur le bas-côté
la forme grise d’un chevreuil
sans impulsion
aussi imbibé que moi
par la nuit.
Je suis absorbé déconfit
par le bruit du moteur et la nuit
et la route
dans les gorges de la
Malaboisse, quand
sur le talus
où se hérissent les restes
des aphyllanthes
la forme grise d’un sanglier
sans hargne
aussi hagard que moi
par la nuit.
Qu’ils sont ternes et gris,
hébétés
tout comme moi
par la chaleur
de la nuit.