Il n’y a pas beaucoup d’histoires entre Romans et Ballons (dans la Drôme) : ce sont presque deux terres étrangères l’une à l’autre.
Elles l’étaient toutes les deux pour moi (premier lien) : étranger dans les deux, mais de manière différente.
L’étrangeté même au nord, malgré un léger parfum de familiarité, mais épuisé, fossile ; au sud : le d’assimilation malgré une once de rejet (mais cousine, l’atmosphère).
Dans les deux villes, j’ai un ami (deuxième lien).
Raison pour laquelle je m’y suis rendu, déliant un confort un peu trop volontaire.
L’amitié est toujours un effort. Il n’est pas toujours facile de faire sien, de faire soi, ce qui est l’étranger — sans non plus le réduire, ou l’écraser.
Ce sont bien deux villes fort différentes. Il n’y a pas que la frontière qui les sépare. Il n’y a même pas de frontière qui les sépare, qui les accole.
Mais enfin. Bientôt toute trace de l’air domestique que j’avais accumulé dans mes cellule aura disparu, et e substitueront les airs nouvelles aux vieilles cellules.
C’est en quelque sorte un plus.
Entre les deux habitats, les deux maisons toutefois, il n’y a pas que la séparation des espaces et la variété des formes. Il y a eu aussi un long temps, qui n’aide pas à l’amitié, mais la soutient pourtant.
Mon ami me dit : « tu es le seul à venir me voir. »
Mon ami perd sa femme. Je l’ai connue dans les deux villes, la femme éperdue. Je suis son ami.