± Je vois une terrasse, je vois un balais. Pour tuer le temps, j’entreprends le balayage systématique de la terrasse. Je saisis le balais et repousse feuilles et fruits tombés de la treille. En quelques minutes mouillées d’effort, place est faite, le gendre débonnaire que vous avez côtoyé jusque là s’est mué en nazi pervers et hirsute, éradiquant du béton toute forme de présence organique. Nature humaine.
± Je reviens à l’argument malacologique. Je ne vois plus d’autre manière de vivre sereinement. Dur et mou, craintif, humide, lent, agité, serein, et autoèce.
± Ma fille aussi balaye sa cabane avec application (nature humaine). Le toit est de branches enchevêtrées, les murs sont les contreforts des restanques. Il y a des escaliers, c’est un duplex. Une salle de méditation, sur les mousses. On est dans les terrasses d’oliviers, abandonnés, envahis de bruyère arborescentes et de frênes à fleur. Plus bas, le ravin. La nuit vient le sanglier défaire les cailloux, les bâtons, patiemment disposés.