Le savon en est venu à presque rien,
une capsule, une languette
une pastille puis
une pellicule.
Ainsi toute chose sous l’effet de son frottement
— l’air peut-être, aussi —
s’amenuise jusqu’au point
où on ne voit plus rien
où plus rien n’est tactile.
Il en va de même du corps
de l’âme de l’amitié de la mémoire
du désir comme du regret
de la vaisselle
du corps
de la nuit
des papiers d’assurance
du jour
de la nuit
du pot-au-feu
de la terre
de la faim comme du silence.
Un bloc de savon
c’est ce que tu emportes
et portes
quelques heures
dans la vie.