Il y a aussi des villes qu’on connait, des villes qu’on peut voir et parfois visiter. Les villes des architectes, des plasticiens, des graphistes.
Les villes de leurs projets, et à présent des projections numériques.
C’est l’immense chien jaune de 80m créé par Aurèle et François Scali pour le quartier de Pǔdōng (shànghǎi). Un musée de la ville perdue et des cités englouties. Triste destin pour le port explosif, calmement explosif, que celui annoncé par ce chien. Triste destin pour ce chien, dont l’érection est finalement abandonnée, malgré l’accord des autorités.
Reste l’image, déjà ancrée dans nos esprits, de ce chien sur la skyline de la ville de demain.
Reste l’image qui nous a déjà frappés — et c’est trop tard : le chien existe bien ; il est là. Il est là, et rejoint les légions de villes invisibles et de cités englouties d’ailleurs, ce catalogue immense, avec ses plans ses maquettes, ses rêves fous et ses délires plein d’hybris.