Où l’on apprend que…
§ Mon connard de cardiologue ne m’avait pas prévenu de ce qu’était, effectivement, une scintigraphie. Qu’il ne m’explique pas, encore, que ce sont des radiations radioactives qu’on vous balance dessus, et qu’on vous file aussi ce qu’ils appellent un « traceur » qui un vache de produit dégueulasse, ok. Mais qu’il ne m’aie pas expliqué le temps, l’attente, l’ennui ; la douleur ; la peur.
§ Je ne veux pas • mourir.
§ Je n’aime pas les hôpitaux, et les gens s’en foutent ; personne n’aime les hôpitaux, du coup tout le monde traîne des pieds quand il a un pote ou un parent à l’hôpital. Ce dont les gens ont peur, à l’hôpital, c’est qu’ils sont tout nus. On les déshabille, (on les manipule, aussi, c’est pas terrible pour son image), on les affuble de cette conne de chemise et on les laisse seuls. C’est pas bon ça : finis les masques, belles parures, maquillages et déguisements. Tu es tout seul, puis surtout tu te retrouves avec toi-même. Alors tu penses. Ça tourne, là-dedans, et tu commences à mesurer le ridicule diamètre de ton giron. A faire le point • sur ta famille • tes amis • tes choix et ton destin. Et en général, quand tu mènes la vie que je mène, c’est pas glorieux. Tu te démènes, justement, ha-ha, tous les jours pour éviter d’avoir à faire ça. Ben la maladie te le rappelle. Paf. Croc-en-jambe. Hello. Je suis • Ton Risible Ennui. On fait quoi ? On joue ? On fait quoi ?