J’ai laissé tout le monde dans la nuit.
J’ai descendu la route, aviné et satisfait, de ces blancheurs qui restituent… J’ai laissé le village à droite et en passant devant la piscine « municipale, eau de source », je me suis désapé et j’ai plongé. Il était deux heures du matin, il faisait chaud, l’eau était fraîche, les étoiles sur moi comme toit. J’ai dit : stop. J’ai décidé. J’ai arrêté. Je suis sorti de la piscine, séché j’ai fumé une cigarette, toujours sous la nuit scintillante.
J’ai descendu encore. Je devais me lever à 6h00 pour le marché de C., j’étais proche du lieu où le petit camion m’embarque au petit matin. J’ai descendu la colline, mais par un détour qui lâche complètement toute habitation. Arrivé à hauteurs de deux chênes blancs majestueux, j’ai allongé ma veste, et je me suis allongé, plein est, les mains croisés derrière la tête, j’ai plongé ma nuit dans les étoiles.
Je me suis réveillé à 6h00. Il faisait jour depuis longtemps. j’avais dû dormir trois heures, j’étais heureux, étrangement apaisé. Le marché est un travail de saltimbanque aussi, de forain, qui passe de ville en ville à des heures indues, et ne vient pas pour photographier les églises.
C’était ma première nuit dehors – je veux dire, une nuit de réconciliation et d’excursion hors de soi, pour mieux se retrouver.