Nous avons quitté, il y a fort longtemps, une époque de fous.
En effet, si l’on essaye de se replacer dans le contexte de l’époque (gaullisme triomphant, communisme partout, église puissante, etc.), la présence ou l’existence des œuvres de Maurice Blanchot, de René Char et ses alliés substantiels, d’Henri Michaux, de Samuel Beckett, fin des années cinquante, on a peine à se représenter à la fois la folie de leurs prescripteurs, de leurs mécènes, l’évident goût pour la novation de ces artistes et surtout l’extrême singularité de leur travail : il n’y a pas de parole comme celle de Blanchot, de Char, au monde.
Et si l’on mesure notre misérable oisiveté répétant le passé avec satiété, on se demande bien ce qu’il faudrait bien pouvoir faire pour trouver des voix aussi singulières…
Peut-être souhaiter que les verrous enfreignent ?