Aujourd’hui la mer s’éloigne, à mesure que s’éloigne le véhicule, comme il semble, du monorail qui le porte. Et, s’éloignant, elle repousse aussi les limites au-delà desquelles les mouettes et les gabians brusquement chutent, à pic, paf, au sol. Comme si leur espace comprenait la mer et l’air de la mer, comme si c’étaient des poissons soudain hors de l’eau. Comme si la mer n’était pas la seule masse infinie d’eau, ce volume effrayant et d’un seul tenant, mais aussi ce que la mer regarde (ou ce qui regarde la mer ?), comme les villes du bor de mer, les embarcations diverses et variées, les poissons et les oiseaux marins, certains vents, certains mets, certains accents, et certaines personnes. Comme je m’éloigne, pour des rendez-vous vers un centre incertain, mais toujours déjà lointain, loin de la mer, moi-même je m’assèche, je le vois bien, me déshumanise (ou m’humanise ?) et de ça,franchement, en ce moment, col cazzo.