Aujourd’hui la mer est un assemblage de voix.
Toutes ces voix qui viennent de la mer.
Qu’on y prête attention un instant, et les voix montent, les voix montent de la mer et enrobent toutes choses, chaque chose.
« Ce l’hai fatta? » « Addirittura! » « Ma dai… Come mai? » « Figurati! » « Ci mancherebbe altro » « Ma, e quindi? »
Il n’y a qu’à passer sur la grand-place, pour être assailli de toutes parts par toutes ces phrases lâchées sans rime ni raison, lâchées ainsi à la merci de toutes et tous, à supposer…
À supposer que toutes ces phrases aient un sens, veuillent dire quelque chose,
Soient intéressantes, apportent une information,
Fassent avancer un tant soit peu…
Mais non, bien sûr que non,
Toutes ces phrases toutes faites qui ne disent rien,
Qui ne disent rien d’autre que l’absence de dialogue,
Au fond,
Dans le cœur de la ville,
Au cœur de la grand-place.