On aurait voulu ne pas avoir à s’exposer, on pensait s’être retiré des affaires, on désirait rester étranger, on imaginait garder pour nous, on mimait l’indifférence… mais non, en vain, finalement.
La stupidité des chefs d’ici, qu’on ne peut justifier à la raison que par la cupidité, qui s’appuient sur le cadavre démocratique de l’union délétère et dupe, engendrent et nourrissent une guerre à ceux de là, par victimes interposées (un demi-million). Ceux de là ont avalé de verts serpents, puis devant ceux d’ici, rapetassés derrière une aussi furtive qu’inutile maginot, gonflés par les vents fourbes et fétides de vieillards bouffis de sénilité ou d’orgueil, les chefs des outres (nos alliés historiques et nous-mêmes épinglés en fédération-chenille) agitent ses derniers fanions cramoisis, liberté, démocratie, au mépris du bon sens et de la justice.
Ceux de là ont attaqué, et prennent la terre, soit. C’est la guerre. Ceux de là ont compris que ceux d’ici sont aussi mal préparés que piégés dans leur propre pelote de sentiments. Entre-temps sur la terre, des bataillons d’élite sont devenus fous (ils me rappellent les horreurs d’où nos grands-pères, hélas…), et le triste comédien qui les valide, de son côté, depuis sa scène enterrée dans un puits, harangue et les séduit les grosses têtes, ubu va-t-en-guerre… Et de sanction en sanction, sans débat ni consultation, inutiles et perverses, viennent mourir les gens d’ici dans le manque de blé et de gaz, tandis que les gens de là, eux, tout ragaillardis, voient fleurir monnaie, commerce et même sympathises de ceux d’ailleurs !
Sabotages et mensonges, livraisons, anniversaires bafoués, histoire réécrite, peuples libres de leur futile et funeste pied-à-terre. Hélas.
Ici l’œdème comme unique pensée (stratégie des outres), et comme unique outil planche et bazooka, carottes et bâtons… toutes pandores ouvertes, par les banquiers en chef, ils donnent du feu et des gens les corps. Ceux de là jetés écrasés sur les barbelés et les mines et les braises, sacrifiés pour le symbole, les autres plus cruels encore, offensive piétinée, et puis tous les autres, les tierces qui ne comptent pas, les plus nombreux et les plus dispersés partout.
Le feu passe de main en main, olympien ; ceux d’ici sont capables de le racheter à prix d’or à ceux de là.
Gens ivres de leurs propres vents.
Ils faut les dessaouler.
Non à la guerre.
On n’osait pas le croire, on ne parvenait pas à le croire, on se pinçait. Mais on était tombé dans l’Orwell pour de bon.
they say that time heals all things,
they say you can always forget;
but the smiles and the tears across the years
they twist my heart strings yet!