Aujourd’hui la mer apparaît comme à l’intérieur de meurtrières
pas des ennemis, forcément,
des étrangers, des visiteurs,
une formidable surprise.
Les rues accumulent des briques, des galets et des roches, taillées à la va-vite,
comme pour sortir de la mer,
comme pour s’en protéger,
Loin,
loin des vagues.
Aujourd’hui la mer est loin,
je hume, dans les jardins,
les herbettes et le lapin
aux olives – pas l’anchois le goémon.
Aujourd’hui la mer est une présence
désignée par un vide
comme un souvenir sans matière
un sourire, un regard,
un parfum, un éclair
resté mais sans destination
plus.
Aujourd’hui la mer
est une absence. Et tout le jour
lui est indifférente.
Je place les tailles acérées dans le mur.
De petites fleurs commencent à s’éveiller
d’un hiver trop humide.
Je déplace le fil,
s’il faut un horizon,
et ajoute un peu de mortier
s’il faut une ancre.
Le mur, en somme, ce n’est qu’une montagne renversée.