Où l’on apprend que…
§ Je suis matin et soir dans
§ Une rame de la ligne 6 —
§ Chaque soir et chaque matin, quand la lumière du soleil n’inonde pas encore la médiocrité de la ville, et que le blême lui convient à merveille, que la lumière électrique des intérieurs les rend translucides et transperce les rideaux quand il y en a, la rame sortie de terre longe les immeubles où je scrute inlassablement une fille nue ou un couple en plein ébats. Depuis le temps on ne se doute pas que la plupart des scènes surprises sont des vieillards séniles qui déjeunent ou des familles débiles avachies devant la télévision, ou un chien sur un lit, ou le plus souvent, rien, personne. Nos villes sont en train de pourrir en trempant leur mouillette devant des jeux télévisés. Une fois, une seule fois, je t’ai surprise nue, allongée comme alanguie, dans ton lit. Je crois que j’en ai joui. Ou pleuré.