Lorsqu’en octobre 2015, j’étais invité aux Cafés Littéraires de Montélimar (salut Julien, salut Odile, salut Guillemette et salut Yann !), les tables des librairies avaient, aux côtés de Farigoule Bastard (et de l’absence évidente de mes livres immatériels), un livre à mon nom publié chez L’Harmattan, intitulé L’éclat.
Si, étant jeune, j’ai pu parfois être tenté par une publication chez l’Harmattan, je me suis toujours refusé à le faire. En revanche, j’ai été pris d’un sérieux doute quant à l’existence de ce livre, car ç’aurait tout à fait pu être le genre de titre que je produisais plus jeune (cf. L’abandon ou L’accident !) — le livre date de 2011.
« Je suis le clown que vous attendez, les poches bourrées d’antidépresseurs, la phrase alerte. Vous avez payé pour me voir, approchez, oui, plus près, c’est vrai j’ai l’air humain à cette distance, ne vous y fiez pas, je ne suis qu’un clown et vous ne serez jamais que mon public. Au-delà il n’y a rien, oui, venez plus près. » Premier roman, livre malade, livre sans cirque et sans remords. Histoire sans début ni fin, période dont on aurait réussi à garder, à prélever l’éclat.
En lisant la quatrième de couverture, le doute s’est maintenu un instant — jusqu’à quel point peut-on parler d’un style personnel ? N’étais-je pas l’auteur de ces lignes ? De doute, il n’y en avait pourtant pas quant à mon nom : Benoît Vincent, c’était bien moi !
Drôle de sensation… qui est est revenue peu après, vraiment quelques semaines après, lorsqu’en cherchant les articles au sujet de GEnove, je suis tombé sur cette page de Solenne Lagedamont, que je ne connaissais pas, où je vois de nouveau que je suis l’auteur de L’éclat ! La page date un peu, au jugé des captures d’écran, d’octobre 2013 au moins, date du dernier article en ligne, sur le Projet El Pocero de l’ami Anthony Poiraudeau (salut !).
Peut-être avais-je réellement écrit L’éclat et, comme cela arrive parfois, j’avais enterré ce fait dans remous de l’inconscient…
Evidemment si ce genre de surprises arrive à François Bon, cela arrive aussi à Benoît Vincent (et Vincent Benoît), avec ou sans circonflexe, dont on peut facilement trouver les homonymes sur internet : le « sound designer », le responsable de ligne SNCF Laon-Paris, le chercheur au laboratoire de technologie et de biologie halieutique à l’Ifremer, le médecin hospitalier devenu consultant ARS, le fiscaliste au sein du département international tax services chez EY, et les (au bas mot) 141 autres des pages blanches… Il paraît même qu’il y a un Benoît Vincent botaniste !
Mais j’ai beau faire un effort, aussi vrai que je m’appelle Benoît Vincent et aussi vrai que je n’ai jamais eu de relation particulièrement heu, patrimoniale avec mon nom, ce double prénom, je peux l’avouer maintenant : non, je n’ai jamais écrit L’éclat, paru chez l’Harmattan en 2011.