Aujourd’hui la mer s’est enfilée dans un tube.
Je ne sais pas s’il faut presser, pour l’en faire sortir, ou s’il faut la laisser là, à l’abri du monde extérieur, qui n’est que miasmes et relents, je ne sais plus trop ce qu’il faut faire.
Je pense à Aldo, à la dorade, puis je pense aux poissons. Je pense à Attilio, le plongeur. Je nous vois sous l’eau, lui qui me montre des formes effilée et colorées, moi qui cherche à mémoriser le nombre de dorsales, de lignes, de taches.
Les taches se bavent, les lignes se brisent, de mélangent, se confondent, tout tourne un peu trop. Je crois que je m’endors.
Je pense alors à Aldo, à la dorade, puis je pense aux poissons. Puis je pense aux villes. Je me les récite, dans l’ordre géographique, juste pour m’endormir, j’aimerais, chasser ce mal de tête infernal. Je n’ai pas de corps, vraiment, je ne saurais lever une pierre morte aussi lourde, mais la tête, ah oui, je la sens bien, empalées par cette paire de ciseaux qui viennent gratter les canyons de ma fontanelle.
C’est quoi déjà Trente ?
Et je me rendors.
Je crois.
Je pense alors à Aldo, à la dorade, puis je pense aux poissons. Puis je pense aux numéros dont j’aurais dû me rappeler, et que j’ai dû mélanger. Je me dis que je devrais le demander à Attilio, que je croise chez Aldo. Puis je me rendors.