Le visage est-il du corps ?
Quand je modèle en rêve des accouplements, est-ce que j’y mets des yeux ? Jamais.
Les yeux, comme le sexe, est une blessure en l’homme ou la femme. Une blessure, qu’est-ce que c’est ? C’est une part de nous à laquelle manque autre chose. La blessure vulnéraire, occasionnelle, est la trace d’une histoire. C’est donc la trace d’une expérience, déjà du récit, et sans doute un contact.
Je ne sais pas si c’est cela que pointait JG.Ballard dans Crash, si cela peut entrer en concurrence avec la « voiture tapageuse ».
Mais il y a aussi cette figure du mouvement, de l’œuvre en mouvement et aussi de la probabilité ou de l’improbabilité de l’accident.
Les yeux, le sexe, c’est l’accident, c’est la blessure, c’est la rencontre. C’est la rencontre. C’est le début. La source du récit.
Ce qui est premier dans la pensée, c’est l’effraction, la violence, c’est l’ennemi, et rien ne suppose la philosophie, tout part d’une misosophie.
C’est ce que dit Deleuze. C’est ce que dit Stendhal n’est-ce pas ?
C’est l’écart premier, que portent yeux et sexes, car il y a dérapage, diffraction, rapt, je ne sais, cuisson, écorchure, effraction.
Les condition d’une véritable critique et d’une véritable création sont les mêmes: destruction de l’image d’une pensée qui se présuppose elle-même, genèse de l’acte de penser dans la pensée même.
C’est en quoi les Troubadours ont élevé l’amour au rang d’une pensée, d’un art, n’est-ce pas ?
C’est tout le lien entre les yeux et le sexe. On imagine des positions impossibles, racontées dans les fables ou les blagues.