L’un des textes de ma traduction d’Aujourd’hui la mer, de Carlos Futuna.
Aujourd’hui la mer est blanche.
Il a neigé. Alors qu’hier un beau soleil fragile d’hiver cuivrait la rue (et comme je m’étais absenté plusieurs jours, trop de jours, cette vue me rassérénait), ce matin, grand vent et froid puis tout d’un coup, comme je prenais mon deuxième café, et que le jour se levait, de gros et nourris flocons de neige.
La neige est tombé tout le jour, une partie de la nuit et demain encore elle sera là. Puis, tout aussi précipitamment, tout disparaîtra. Les flocons laisseront leur place au vent, vent glacial et polaire venu d’on ne sait où.
C’était la première fois que je voyais la neige dans la ville. Elle avait couvert les scooters, les briques, les végétaux. La mer elle-même neigeait (à vrai dire je ne la voyais pas, je ne voyais que du blanc).
Surtout, ce fut le silence. La neige est le silence. Les voisins n’osaient parler fort, les gens chuchotaient. Les enfants riaient. Il avait neigé.