Je me soumets à toi, aie pitié !
C’est la densité de la chambre intime, l’alcôve où se tiennent les débats, qui oblige au silence. Ce silence est affirmation. Ce silence est l’affirmation de l’écoute ou de l’attention. Ce silence est attente | soumission. Le silence, imposé par l’éminence et l’évènement, tient plus de la surprise, mais une surprise lente, que de la solennité. C’est un coup | de silence | celui qu’on traduit par les locutions : rester bouchée bée, rester coi.
Silence coi et bouche bée, est le silence qu’impose d’un coup la présentation du corps. Présentation est erronée : le dévoilement est mieux approprié. Le corps va se dévoiler. Le silence attend le corps se dévoiler | on n’entend rien. Ce n’est pas le frémi des tissus qui peut rivaliser avec l’idée même de son. Ni les soupirs qui viennent, parfois maclés de petits cris, expressions.
Alors | apparaît | la nudité.
Ce qui n’est pas, ne peut être vu, l’invisible, se dévoile. Nos yeux sont des mains, nos mains sont des bouches.
La nudité en impose.
La nudité rend coi. La nudité bouche bée.
La nudité se partage. Alors c’est un espace commun qui est édifié, l’espace de la nudité commune. Nous nous mettons à nu, littéralement cela signifie : je me soumets à toi. Tout est possible sur ma peau : elle t’est offerte. Tu peux pincer ou baiser. Tu peux rayer ou caresser. Tu peux faire souffrir. Tu peux donner plaisir. Je suis à toi.
Ita missa est :
- Minuscule requiem en fa dièse | 1. Introït
- Minuscule requiem en fa dièse | 2. Kyrie
- Minuscule requiem en fa dièse | 3. Sequentia (1)
- Minuscule requiem en fa dièse | 3. Sequentia (2)
- Minuscule requiem en fa dièse | 3. Sequentia (3)
- Minuscule requiem en fa dièse | 3. Sequentia (4)
- Minuscule requiem en fa dièse | 4. Offertorium
- Minuscule requiem en fa dièse | 5. Communio
- Minuscule requiem en fa dièse | 6. Absoute
Ce minuscule requiem, pour corps et entendements… superbe !