Corne

Corne — Patrimoine : savoir-faire ; agriculture N. fém. Calcaire des escargots à poil

 

  1. Matière noble, chatoyante quand elle est polie, importée de Madagascar, du Brésil et d’Australie, travaillée par les tourneurs de Cinquétral. On se servait de la partie pleine, les pointes, pour tourner les tuyaux des pipes de Saint-Claude et de la partie creuse pour la tabletterie : manches de blaireaux, poignées de cannes, peignes, poivrières, salières, coquetiers, coulants de serviette etc. Dans les années 20, il se travaillait une tonne de corne par jour dans 52 ateliers à Cinquétral. Vers les années 70, l’entreprise familiale Moret-et-Jean avait encore l’exclusivité de la production des jeux d’échecs pour la France…

    Mais depuis les années 30, avec l’apparition des matières synthétiques comme la galalithe et surtout l’ambrolithe, travailler la corne devient un signe de richesse, compte-tenu du prix de la matière première. La crise et le chômage s’installent chez les corniers. La corne ne tolère pas l’automatisation puisque aucune n’est exactement semblable. Le prix de revient ne peut rivaliser avec celui du tuyau moulé en ébonite. Le coût de la matière première subit de plein fouet la mécanisation de l’agriculture : cheptel écorné, nourriture du bétail avec des aliments industriels, abattage systématique des cornes pour l’élevage des vaches en batterie. La désertification des campagnes accélère la fermeture des ateliers.

    A Cinquétral, fin des années 80, nait le Musée du tuyau de pipe dans un ancien atelier, grâce à la solidarité des anciens et des jeunes. Vous pouvez demander la clef chez la voisine pour le visiter.

 

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