Atelier numéro six

Exercice 12 Sciences naturelles
On se plonge dans la nature, à la faveur d’une randonnée (plus efficace qu’une balade en ville : je pense réellement qu’être loin d’un lieu de confort, en relatif danger, en immersion dans la nature, impose des dispositions diverses à l’écriture).

On propose d’abord de se saisir de manière “scientifique” d’éléments de la nature. Deux grandes catégories : le non-vivant (climatologie, météorologie, géologie, physique/chimie) et le vivant ; dans le vivant, il y a quatre grandes boîtes : les bactéries (on n’y comprend finalement pas grand chose, et on les connaît mal) ; les végétaux ; les champignons (ni végétaux ni animaux, entre les deux) ; les animaux. En s’appuyant sur quelques exemples scientifiques (récits de Reclus, de Fabre, flores ou faunes — je parles des textes, des clefs d détermination), locales ou non), on propose de décrire, tel un voyageur du passé, les éléments de l’espace qui nous environne, avec plus ou moins force détails, réalisme, mauvaise foi ou pas…

Consignes
• ce peut-être simplement une liste imaginaire de noms de plantes ou d’animaux (ou autres), comme le fait Manuela Draeger ; ce peut-être un texte scientifique comme dans une flore ; ou un texte plus emphatique comme chez Fabre ou Reclus
• on peut insister, selon le cas, sur le vraisemblable plutôt que le véritable.

 

Exercice 13
Drôle d’étape : on rompt le lien avec la nature environnante et on imagine un autre monde, tout à coup : le monde de l’enfance ; pour ce faire, je sors ma fameuse collection d’escargots (de coquilles d’escargots)… comme on porte avec soi le petit gri-gri du passé. Je m’appuie pour cela sur un exercice de François Bon, à partir d’un texte de Jean-Loup Trassard, L’espace antérieur : et je le noue à une transposition de l’objet, même naturel, dans la poésie, en la personne de Francis Ponge !

Consignes
• choisir un objet de son enfance, qui éventuellement nous aurait suivi jusqu’ici — ou bien un genre de gri-gri, d’objet porte-bonheur, dont on ne sépare jamais, le décrire et, le décrivant, évoquer les souvenirs qui lui sont liés ; on peut aussi décrire le plus précisément l’objet — ou les impressions ou souvenirs qu’il autorise — sans le nommer…

 

Exercice 14 Arriver en étranger
Le pont par l’enfance permet le dernier exercice, le plus difficile de tous, car les consignes sont floues : à partir de textes évoquant le retour au pays, ou au moins, l’arrivée au pays des racines : Rulfo, Vittorini, voire Pons, voire le départ du pays, avec Farigoule Bastard. On peut citer Rigoni Stern, Giono, on peut également évoquer Lucien Gagnayre, ou Maurice Pons, pour le rapport halluciné à la nature…

Consignes
• utiliser la première personne
• le narrateur arrive dans un pays, un territoire, lié à ses racines : pays de ses ancêtres, par exemple, mais il y vient comme un étranger
• il découvre, il d’écrit, il se heurte à un monde fabuleux, dont il sera, pour le lecteur, le “relateur” (un peu comme Marco Polo pour Kublai Khan dans l’atelier numéro trois)…

 

Ressources
• Manuela Draeger, Herbes et golems
• Jean-Mac Tison et Philippe Jauzein, Flora gallica. Flore de France
• Francis Ponge, Le parti-pris des choses
• Jean-Loup Trassard, L’espace antérieur
• Juan Rulfo, Pedro Pàramo
• Elio Vittorini, Conversation en Sicile
• Maurice Pons, Les saisons
• Lucien Gagnayre, L’orage et la loutre
• Mario Rigoni Stern, Histoire de Tönle
• Jean Giono, Un de Baumugnes

 

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L’ensemble fait partie du cycle : Ecrire dehors

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