| Oui nous sommes séparés | |
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pense Violette alors qu’elle traverse à nouveau le fleuve, puis pénètre dans la forêt, alors que décline le jour. Elle allait retrouver sa vie d’avant, ses frères et sœurs, ses parents, les travaux des champs, les travaux de la ferme, les travaux en forêt… Elle retrouverait la vie calme et réglée de Celle… Si épuisante… mais bien plus calme que le tumulte de la ville !
Et pourtant… et pourtant rien ne serait plus comme avant ; elle aurait ce vide dans le cœur. Mais ce vide est cette aventure qu’elle vient de vivre. Violette est seule, de nouveau, certes, |
pense Gamin alors que se brouille l’encre de ses mots sur la feuille qui s’enflamme. À présent les parois du monde autour de lui deviennent floues, et les choses une à une s’évaporent… les couleurs, les textures, puis les formes, les volumes, les traits se mélangent, les dimensions s’inversent, toute la réalité semble fondre en une masse étrange, ailleurs, et inerte. certes, |
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mais le lien qui unit les deux restera plus fort que toute les réalités qui restent ou qui existent. Ce lien est leur secret, et ce secret est leur terrible lien, qui traverse, comme le peut faire un poème, les dimensions de la mort comme de la vie. Leur aventure est ce secret, qu’ils tairont à tous et qui sera consigné dans leur mémoire comme dans leur cœur, comme entre les pages silencieuses d’un livre. |
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